Deportivo La Corogne - Paris SG (4-3)

Mercredi 7 Mars 2001

Ligue des champions, 2eme phase, Groupe B

"Des pâtes (ou plutôt des nouilles), oui mais des Pandiani"

 

Largement qualifié à l'issue de la première poule de cette Ligue des Champions 2000/01 devant le Bayern Munich, Helsingborgs et Rosenborg, le PSG, si beau en début de saison marque sévèrement le pas. Exit Philippe Bergeroo. Rebonjour Luis Fernandez.

Cette deuxième phase de poule s'annonce plus ardue. Outre Galatasaray et le Milan AC, le club de la capitale doit aussi affronter le Deportivo La Corogne, champion d'Espagne en titre. C'est d'ailleurs fort logiquement que les rouges et bleus se font surprendre par les "Bianquiazules" au match aller dans un Parc des Princes cueilli à froid (1-3). 4 Mois plus tard, l'heure de la revanche à sonné. C'est une équipe malmenée en championnat qui se rend au Riazor pour laver l'affront du match aller et conserver une chance de qualification pour la suite de la compétition.

On peut sentir cette envie de vaincre dès l'entame de match durant laquelle les parisiens affichent une belle volonté et semble inspirés à jouer le coup à fond face à une défense espagnole aussi fébrile que vieillissante. Mendy et Algerino en hommes de couloirs vont vite sentir que le match peut basculer dans ce compartiment du jeu...C'est d'ailleurs par Bernard Mendy que viendra la première occasion. L'international espoir français sert parfaitement Laurent Leroy qui se fait rattrapper in-extremis par Naybet.

Mais les hommes d'Irureta ont du répondant. C'est par leur formidable potentiel offensif que les galiciens vont répliquer par Makaay (12ème et 16ème) puis par Fran à la 24ème minute à bout portant, qui se heurte à la main ferme de Lionel Letizi.

28ème minute, c'est Jimmy Algérino qui lance Laurent Leroy. Le petit attaquant parisien bute sur Molina mais le cuire revient dans les pieds magiques de Jay Jay Okocha qui conclue l'action d'une frappe limpide quelque peu contrée par un tibia galicien. (0-1)

Sur un corner côté gauche, repoussé après avoir été mis dans le paquet par Arteta, Ducrocq cadre parfaitement son tir, mais Molina s'envole dans le ciel de Riazor pour repousser cette balle de 2-0.

La pause approche et les parisiens semblent gerer leur avance. C'est sans compter sur un Laurent Leroy qui livre là le "plus grand match de (sa) carrière" (sic). 43ème, sur un long ballon, l'ancien cannois se retrouve à la lutte avec Donato qu'il efface rapidement par une belle accéleration. Petit pont, crochet de l'éxterieur sur le défenseur galicien puis frappe de l'intérieur du pied. Imparable (0-2). "Lolo" est magique !

La mi-temps est sifflée sous les sifflets du Riazor. Le PSG a été incroyablement efficace, ses supporters exultent. Rien ne semble pouvoir arriver à ce PSG là.

Au retour des vestiaires, Paris est toujours aussi incisif et Laurent Leroy toujours aussi remuant. 55ème minute, Algerino toujours lui sert encore Leroy qui n'a plus qu'à pousser le ballon au fond des filets d'un Molina passif. (0-3) La messe est dite. Le PSG va dérouler et humilier le champion d'Espagne en titre à domicile se dit-on.

58ème, Walter Pandiani, joueur argentin sans grand passé parvient à réduire le score dans la confusion générale d'une défense parisienne étonnement brouillonne.

Deux minutes plus tard, le jeune Tristan tout fraîchement entré en jeu reprend victorieusement un corner de Djalminha pour revenir à 2-3. Le Riazor y croit. Les supporters parisiens, d'éxperience flairent le mauvais coup.

Luis Fernandez sent que ses hommes sont en train de craquer sous la domination espagnole. Le technicien français décide de faire entrer des joueurs à vocation défensive pour préserver le score. Yanovski, Rabesandratana puis Luccin font successivement leur entrée.

A 15 minutes du coup de sifflet final, Maakay trouve le haut du crâne de Pandiani qui remet les pendules à l'heure.(3-3) Gros coup de massue sur les têtes parisiennes.

3-3, score honorable se dit-on du côté des supporters français tout en sachant que le Dépor, porté par une ambiance de feu va tout faire pour crucifier son adversaire.

C'est justement ce qui va se passer à 5 minutes du terme de cette rencontre. Pandiani, toujours lui vient achever Letizi (4-3) et vole par la même le titre d'homme du match au vaillant Laurent Leroy.

Menés de trois buts, les hommes de Irureta arrachent une victoire qui leur permet de croire aux quarts de finale, tandis que Paris est officiellement éliminé de la coupe d'Europe. Cette défaite fait mal, très mal aux esprits. Les joueurs mettront des mois à se remettre d'un tel traumatisme. Et que dire des supporters...

 

La Corogne-PSG : 4-3 (0-2). Buts : Pandiani (56e, 75e, 83e), Tristan (59e) pour La Corogne ; Okocha (29e), Leroy (42e,54e). Arbitre : M. Meier (Sui.). Environ 23 000 spectateurs. Avertissements : Costa (27e) à La Corogne ; Algerino (3e), Leroy (80e) au PSG.

La Corogne : Molina - Romero, Naybet, Donato, Manuel Pablo - Djalminha Emerson (Pandiani, 46e), Mauro Silva, Victor - Fran (cap.)(Tristan, 59e), Makaay (Scaloni, 85e). Entr. : J. Irureta.

PSG : Letizi - Mendy, Distin, Déhu (cap.), A. Cissé - Okocha (Yanovski, 74e), Ducrocq, Arteta (Luccin, 56e), Benarbia (Rabesandratana, 62e), Algerino - Leroy. Entr. : L. Fernandez.

 

Laurent Leroy : « Nous avons fait un bon match durant près d’une heure. A la mi-temps, nous savions très bien que les Espagnols pouvaient revenir, mais tout de même…On a vraiment la poisse, surtout que Milan a perdu et que la qualification pour les quarts restait alors possible. Je suis dégoûté ! »