Gueugnon - PSG (2-0)

22 Avril 2000 au Stade de France

Finale de la Coupe de la Ligue

 "C'est en forgeant qu'ils sont devenus forgerons"

 

PSG-Gueugnon, c'est un peu l'histoire du pot de terre contre le pot de fer. Donnés archi-perdants pour cette finale au Stade de France, les forgerons ont su "battre le fer tant qu'il était chaud" face à une équipe parisienne qui termina pourtant dauphine de l'AS Monaco en championnat

C'est devant 75 000 personnes, dont 20 000 bourguignons que le FCG débute la rencontre tambours battant, dominant son adversaire du soir dès l'entame du match par une combativité et un collectif impressionnant.

Dès la 10ème minute, Dominique Casagrande relache une puissante frappe de Roda et doit s'employer face au tir de Neumann qui avait bien suivi. Premier constat, le PSG est absent, ce PSG combatif et solidaire qui a tant brillé cette saison n'est plus. La défense estaux abois face aux attaques incessantes de Neumann, Roda ou Traoré.

Le bilan parisien ne fait que ressortir deux tentatives faméliques d'Okocha. A l'évidence, c'est bien Gueugnon qui domine cette finale, mais tant que le score reste nul et vierge, tout reste possible pour les hommes de Bergeroo. Un coup de génie d'Okocha ou un but de Christian ne sont pas à exclure.

0-0 à la mi-temps. Les deux équipes regagnent le vestiaire mais la domination et l'envie se trouve incontestablement du coté jaune et bleu, et les parisiens le savent. L'enthousiasme des gueugnonais contraste avec le manque de confiance des parisiens qui quittent la pelouse rapidement, tête basse.

Les rouges et bleus montrent un tout autre visage au retour des vestiaires. Comme transfigurés, Laurent Robert et ses coéquipiers prennent le match à leur compte, mais les tentatives de Yanovski et Christian s'avèrent bien trop timides pour inquiéter Trivino.

Côté bourguignon, c'est le jeune ailier de poche Nicolas Esceth-N'Zi qui en fait voir de toutes couleurs à une défense parisienne bien timorée.

65ème minute, ce même Esceth-N'Zi touche du bois sur une frappe fulgurante des 25 mètres qui revient dans les pieds de l'argentin Trapasso étrangement seul qui n'a plus qu'à pousser le cuire au fond des filets. (1-0).

Pour le PSG, c'est le début de la fin. Trois minutes plus tard, Traoré qui se retrouve seul face à Casagrande manque de doubler la mise mais voit sa frappe s'envoler de le ciel de Saint-Denis. On pense alors que les hommes de Bergeroo vont se révolter, que le PSG va se libérer et aller chercher l'égalisation. Mais il n'en sera rien. Les franciliens ne se montre guère plus dangereux et s'expose aux contres. C'est Sylvain Flauto qui, à la 91ème minute vient crucifier les tristes parisiens. L'attaquant bourguignon qui venait de remplacer le remuant Esceth-n'Zi se joue de la faible opposition d'El-Karkouri et Cissé avant d'enchaîner une frappe croisée qui trompe Casagrande. A l'image de son équipe, le portier parisien ne s'en relèvera pas.

Le coup de sifflet final retentit quelques instants plus tard dans l'euphorie générale. Les parisiens sont atterrés. Bergeroo parle du "plus mauvais match de la saison". Triste sort que pour ce PSG, vaillant et talentueux durant toute une saison mais ridicule et amorphe l'espace d'une soirée qui laisse les forgerons gagner le droit de disputer une épreuve continentale...la coupe de l'UEFA.

La coupe va en Saône-et-Loire, à Gueugnon, le premier (et seul à ce jour) club de division 2 à avoir remporté la Coupe de la Ligue.

Une démonstration de volonté et de jeu collectif , des individualités au meilleur de leur forme. Le « petit » terrasse le géant sur ses terres, et cela sans que l'on puisse en redire quelque chose.

Gueugnon : Trivino - Fanzel, Boniface, Distin, Bouzin - Esceth-N'Zi (Flauto 78ème), Chabert, Neumann, (F.Weber 83ème), Trapasso - Roda (Collin 88ème), Traoré. Entr : A.Dupont

Paris SG : Casagrande - A.Cissé, Rabesandratana, El-Karkouri, Yanovski - Ducrocq, Robert (Murati 78ème), Okocha, Benarbia - Christian, L.Leroy (Diawara 73ème). Entr : P.Bergeroo

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