Didier Toffolo : « Le Parc est un théâtre »

 

Joueur chevelu du Paris Saint Germain des années 80, Didier Toffolo aurait pu être le sosie de Michel Polnareff. Mais c'est au football et plus principalement au Paris Saint Germain que ce Savoyard d'un mètre 74 a connaît son heure de gloire. S'il n'a pas beaucoup joué (35 apparitions en 6 saisons), Didier Toffolo reste assimilé à ce PSG victorieux en Coupe de France 1982 et 1983. C'est depuis Thonon, club dans lequel il occupe la fonction de responsable technique qu'il répond à nos questions.

 

PSG70 : Comment êtes vous arrivé au PSG en 1979 ?

Didier Toffolo : En 1977 j'ai rencontré René Baule le responsable du Centre de Formation du Paris Saint Germain avec Pierre Alonzo. J'étais international junior et l'AS Monaco, club dans lequel je jouais avait décidé de ne pas me conserver. J'ai donc fais un essai au PSG puis signé un contrat stagiaire. Mais il y a eu un problème. A mon arrivée en 1977, j'étais la 7 ème mutation de l'intersaison, je ne pouvais donc pas jouer. Je m'entraînais avec les pros coachés à l'époque par Jean-Michel Larqué et je jouais le week end avec l'équipe réserve en D3. Puis j'ai commencé à jouer avec l'équipe première la saison suivante en 1978 avec Georges Peyroche.

 

PSG70 : Quel est votre meilleur souvenir avec le PSG ?

D.T : Les deux finales de coupe de France 1982 et 1983, même si j'étais remplacant. Je garde aussi un bon souvenir de la finale de la Coupe Gambardella que nous avons perdu en 1978 (défaite 1-3 contre l'INF Vichy). Dans l'ensemble je retiens mon passage au PSG au sens large, de mes années stagiaire à mes trois années pros.

PSG70 : Et votre plus grand regret ?

D.T : D'avoir été blessé et de ne pas avoir pu jouer le match retour en Coupe d'Europe contre la Juventus. C 'était en 1983 (NDLR : 8 ème de finale retour, 0-0. 2-2 à l'aller au Parc ), l'équipe était entraînée par Lucien Leduc. Luis Fernandez et Jean-Claude Lemoult étaient suspendus, je devais donc jouer ce match. Puisque je n'avais pas joué depuis longtemps, Lucien Leduc a voulu me redonner du temps de jeu l'espace d'une mi-temps avec la réserve en D3, histoire que je ne sois pas à cours de forme. Je m'en souviens, c'était contre Le Touquet, et je me suis fracturé le pied…

 

PSG70 : Quel joueur, partenaire ou adversaire vous a le plus impressionné dans votre carrière, tant humainement que sportivement ?

D.T : ( Sans hésitation ) Dominique Rocheteau, tant pour son talent de joueur que pour sa façon d'être, sa simplicité. Après, il y avait aussi Luis Fernandez qui était mon pote mais celui qui m'a le plus impressionné sportivement, c'était Michel Platini à Saint-Étienne.

 

« Au début le Parc était vert quand on recevait Saint-Étienne, Corse pour Bastia et Breton pour Nantes, mais ça a changé petit à petit… »

 

PSG70 : Quelles relations entreteniez vous avec vos entraîneurs (Larqué puis Vasovic, Alonzo, Choquier, Peyroche et Leduc) et présidents (Hechter puis Borelli) ?

D.T : De très bonnes relations, je n'ai jamais eu de soucis particuliers avec mes entraîneurs, que ce soit au PSG ou ailleurs. Je retiens tout de même Georges Peyroche qui est celui qui m'a lancé en première division et Pierre Alonzo au centre de formation.

PSG70 : La pression médiatique pour le club de la capitale existait-elle déjà à l'époque ?

D.T : Tout a fait, bien sur elle n'était pas aussi grande mais Paris a toujours été Paris. C'est particulier. Le Parc est un théâtre, il y avait un spectacle, une représentation à faire, il fallait être à la hauteur. J'ai eu la chance de ne jamais connaître le Parc en colère, de ne jamais subir la bronca. Il y avait dans le groupe un amalgame entre les jeunes et les stars avec de très bonnes relations vis-à-vis du public. Les stars pouvaient même garer leur voiture sur le parking à l'extérieur sans problèmes. Au début le Parc était vert quand on recevait Saint-Étienne, Corse pour Bastia et Breton pour Nantes, mais ça a changé petit à petit…

 

PSG70 : Que vous a t il manqué pour réussir à vous imposer à Paris ?

D.T : Un peu d'audace je pense. Je ne suis pas quelqu'un qui se met en avant, et à un moment donné il faut savoir se mettre en avant. J'ai quitté le PSG en 1984, j'avais rencontré Raymond Domenech qui allait devenir entraîneur joueur de Mulhouse en D2. Je l'ai donc suivi car je ne jouais pas à Paris.

PSG70 : Suivez-vous toujours l'actualité du PSG ? Que pensez-vous de ce PSG 2006/07 ?

D.T : Oui bien sur, c'est difficile de trouver la stabilité à Paris. Il y a beaucoup de changements mais je pense que l'arrivée de Paul Le Guen va stabiliser tout ça.

 

PSG70 : Ne regrettez-vous pas que l'on occulte souvent le PSG d'avant Canal + ?

D.T : Exactement ! C'est un peu dommage que les années 70 et 80 soient oubliées. Il ne faut pas occulter l'histoire du club. Mais il faut reconnaître que Canal + a transformé le PSG en grand club. Les anciens joueurs ont du mal à entrer au Parc. Il faut avoir le passe. On est mis un peu dans tous les coins.

PSG70 : Quel regard portez vous sur l'évolution du métier de footballeur ?

D.T : Notre génération avait pour seul souci de devenir professionnel, on ne parlait jamais d'argent. Nous en bavions pour devenir aspirant, puis stagiaire puis pro. Il fallait sans cesse se remettre en cause.

 

PSG70 : Quel a été votre parcours depuis votre fin de carrière ?

D.T : J'ai arrêté en 1993, j'étais joueur à Saint-Quentin dans l'Aisne. Je suis devenu entraîneur du club jusqu'en 2000 puis je suis arrivé à Croix de Savoie en 2003. J'ai d'abord été responsable de la formation de toutes les équipes de foot à 11 puis en 2004 je suis devenu entraîneur adjoint de l'équipe première. Je suis aujourd'hui à l'Olympique Thonon en tant que Responsable Technique chargé de préparer la fusion qui va avoir lieu avec Croix de Savoie.

 

PSG70 : Quels sont vos projets pour les prochaines années ?

D.T : Nous espérons monter un grand club ici en Haute Savoie. N ous sommes appuyés par Danone pour ce projet. Croix de Savoie est actuellement en CFA mais espère remonter très vite.

 

PSG70 : Avez-vous gardé contact avec d'anciens joueurs du PSG ?

D.T : Non, pas en ce moment mais on arrive à se revoir lors des matches des anciens du PSG auxquels je participe de temps en temps.

 

Propos recueillis par Maxime Pousset pour PSG70. Merci à Didier Toffolo.

 

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