Cyrille Pouget : « Je n'avais pas les épaules assez larges »
Recrue parisienne de l'intersaison 1996/97, Cyrille Pouget n'a jamais vraiment pu s'imposer dans l'effectif de Ricardo. Auteur de 23 apparitions sous le maillot rouge et bleu il inscrit 4 buts dont deux en Coupe de France. Barré par la concurrence des Raï, Loko ou Dely Valdes, il garde pourtant un très bon souvenir de son passage dans la capitale. S'il est aujourd'hui jeune retraité du ballon rond dans la région messine, il continu pourtant de taper dans le cuire, pour le plaisir…
PSG70 : Cyrille Pouget, pour quelles raisons êtes vous parti au Servette de Genève en 1996 après Metz, dans un championnat réputé plus faible ?
Cyrille Pouget : Pour la simple et bonne raison que mon président de l'époque au FC Metz refusait que je parte en France pour ne pas renforcer une autre équipe du championnat. Il n'envisageait un départ qu'à l'étranger.
PSG70 : Oui mais pourquoi en Suisse ? N'y avait-il pas d'autres clubs plus « huppés » sur les rangs ?
C.P : Non, à l'époque il n'y avait pas l'ouverture totale des frontières qu'il y a aujourd'hui. Le Servette a été le seul club étranger à formuler une offre, j'ai donc saisi l'opportunité mais dans mon idée je partais pour mieux revenir en France ensuite.
PSG70 : Aujourd'hui, avec le recul, referiez vous le même choix de carrière ?
C.P : Oui, si j'étais dans la même situation et que j'avais les mêmes possibilités, je le referai. Je ne suis resté que 6 mois au Servette avant de revenir en France, au PSG. Ce n'était pas planifié, c'est seulement que Canal+ qui était aussi à l'époque actionnaire principal du Servette de Genève, a facilité les choses.
PSG70 : Quelles différences y a-t-il entre l'atmosphère d'un club comme Metz et celle du PSG ?
C.P : La différence est simple, Metz est un club qui fait confiance aux jeunes joueurs issus du centre de formation, alors que le PSG recrute les meilleurs joueurs des autres équipes du championnat. A partir de là, l'atmosphère ne peut pas être la même dans les deux clubs. Mais au niveau de l'ambiance, il n'y avait pas de soucis particuliers à Paris Il y avait une très bonne ambiance dans le groupe. Cette saison là, nous finissions deuxième ( NDLR : derrière l'AS Monaco ) et finaliste de la Coupe d'Europe ( défait contre le Barça ).
PSG70 : Comment avez-vous vécu la différence médiatique à votre arrivé au PSG, club surmédiatisé ?
C.P : La presse est axée sur le PSG parce que c'est le club de la capitale et que l'essentiel des médias se trouvent à Paris, mais le traitement n'est pas si différent que cela, si ce n'est qu'au PSG, dès que l'on perdait un match, la presse le rabâchait un peu plus qu'avec les autres clubs.
PSG70 : Et concernant la défaite contre la Juventus (6-1) en match aller de la Super Coupe d'Europe ?
C.P : Nous revenions d'un stage d'une semaine à l'Ile Maurice. Nous sommes passés de 25° à -10°. Mais il y a malheureusement des impératifs que nous ne maîtrisons pas, nous joueurs.
« Rai était au dessus du lot »
PSG70 : Vous êtes resté 6 mois à Paris, quel est votre meilleur souvenir avec le PSG ?
C.P : La finale de la Coupe des Coupes a été un grand souvenir, jouer une finale de Coupe d'Europe ce n'est pas donné à tous les joueurs, même si j'étais remplaçant, cela reste un grand moment. Et puis globalement, je garde un grand souvenir de mon passage au PSG, et du fait de jouer avec des joueurs comme Raï, Leonardo, Roche, Le Guen ou Guerin. J'ai vécu de grandes choses à Paris.
PSG70 : Et le meilleur souvenir de toute votre carrière ?
C.P : Il s'agit de mon premier but en première division. C'est toujours important pour un attaquant. C'était avec Metz, en 1994. Et puis aussi la victoire en Coupe de la Ligue 1996, toujours avec Metz (NDLR : avec la fameuse chenille messinne...)
PSG70 : Quel personnalité vous a le plus impressionnée lors de votre passage au PSG, tant humainement que sportivement?
C.P : Je garde un bon souvenir de Michel Denisot, un personnage très correct, très sympathique et qui savait mener le club. Au niveau des joueurs, je dirais Raï qui était largement au dessus du lot sur le plan technique et sur le plan de la personnalité.
PSG70 : Que vous a-t-il manqué pour vous imposer au PSG ?
C.P : Je pense que j'étais un peu jeune pour un club de ce niveau là. Je n'avais fais que deux saisons pleines en première division. Il me manquait donc un peu de maturité et de confiance, car c'est quelque chose de très important pour un attaquant, quant on ne joue pas beaucoup et que lorsqu'on joue on ne gagne pas forcément. Je n'avais donc pas les épaules assez larges à l'époque pour un tel club.
PSG70 : Quel était votre sentiment envers le PSG lorsque vous étiez sous les couleurs Marseillaise? Ressentiez-vous une certaine rancoeur ?
C.P : Non, aucune ! A partir du moment où l'on défend les couleurs d'une équipe, on la défend à fond, que ce soit le PSG, l'OM ou le Havre.
PSG70 : Même lorsque vous marquer un but contre le PSG avec l'OM (12 octobre 1999, victoire de l'OM 2-0 puis le 15 février 2000, victoire de l'OM 4-1) ?
C.P : Non, pas du tout, vous savez, ça ne sert a rien de marquer si on perd à la fin. Après, c'est sur que marquer contre le PSG c'est toujours plus important aux yeux des gens, des médias et pour la confiance que contre Guingamp…
PSG70 : Quel regard portez vous sur votre fin de carrière au Luxembourg ?
C.P : Après ma carrière professionnelle je suis revenu chez moi en Lorraine au FC Metz (NDLR : en 2004). Je n'avais alors plus envie de bouger. J'avais des propositions de club de National mais j'ai préféré jouer au Luxembourg puisque je n'habite pas loin de la frontière et pour préparer sereinement ma reconversion.
« Le PSG n'ira pas en L2, il gagnera même l'une des deux coupes »
PSG70 : Vous avez stoppé votre carrière en juin 2006, quel a été alors votre parcours ?
C.P : Je joue toujours au football (au SC Marly avec Didier Lang, un ancien coéquipier de l'époque messine), pour faire un peu de sport mais je suis surtout responsable d'un magasin d'ameublement.
PSG70 : Aimeriez-vous faire votre retour dans le milieu du football ?
C.P : Je ne peux pas dire non, on ne sait jamais mais une chose est certaine, pour le moment, mon métier me prend 80% de mon temps, j'ai donc mis la vie sportive de côté, je ne pense plus trop au football.
PSG70 : Suivez vous toujours l'actualité du PSG ?
C.P : Oui, oui, bien sur je suis toujours la première division, mais pas forcément que le PSG.
PSG70 : Vous rendez-vous au Parc des Princes de temps à autre ?
C.P : Non, cela dit, si Monsieur Jean-Philippe d'Hallivillée ( NDLR : responsable des relations extérieures du pôle sport de Canal + et directeur de la communication du PSG ) m'y invitait, ça serait volontiers.
PSG70 : Vous n'avez donc pas de contacts avec l'association des anciens joueurs du PSG ?
C.P : Non, mais vous savez, j'ai joué dans beaucoup de clubs dans ma carrière (8 clubs), si je devais faire partie de l'association des anciens joueurs de tous ces clubs je ne m'en sortirai pas (rires). Je considère donc que mon club est le FC Metz, et je vais déjà essayer de faire au moins un match avec les anciens messins, sachant que j'ai aussi des demandes pour jouer avec les anciens internationaux.
PSG70 : Quel regard portez vous sur ce PSG 2006/07 ?
C.P : Même quand nous étions deuxième en 1996/97, on arrivait à dire que nous n'avions pas une bonne équipe. Alors aujourd'hui que le PSG est dans la 3 ème partie du classement, je vous laisse imaginer. Bien entendu que le PSG n'est pas à sa place. C'est le club de la capitale qui devrait être dans les 5 premiers tous les ans.
PSG70 : Comment voyez la suite de la saison ? Pensez-vous que comme certains médias l'ont évoqués le PSG pourrait être relégué en L2 ?
C.P : Non, le PSG n'ira pas en L2. Je les vois bien terminer la saison en milieu de tableau, entre la 8 et 12 ème place et gagner l'une des deux coupes. Mais je ne pense pas que le club terminera la saison plus bas qu'il ne l'a débuté. Un PSG en L2 serait une catastrophe, et pour le club et pour la Ligue 1.
Propos recueillis par Maxime Pousset pour PSG70.free.fr et PlanetePSG.com. Merci aux membres du Forum PlanetePSG.com pour leurs questions et à Cyrille Pouget pour sa disponibilité.
