Extrait de "PSG70 webzine" numéro 6 - Mai 2006
1er Mai 2006
Nicolas Ouedec : « Les supporters avaient trouvés en moi un bouc émissaire »
Arrivé lors de l'été 98 pour construire le renouveau parisien, Nicolas Ouedec ne sera resté que 6 mois dans la capitale. Sa carrière, ses difficultés au PSG mais aussi son aventure en Chine, il se livre pour PSG70.
PSG70 -. Quel est le meilleur souvenir de votre carrière ?
Nicolas Ouedec : "Je n'ai pas un souvenir en particulier. C'est un tout sur l'ensemble de ma carrière. Je suis allé au bout de mes rêves, de mes envies, j'ai joué dans de grands clubs. J'ai vécu de grosses joies comme de grandes déceptions. Même s'il y a eu des défaites, je n'ai pas à rougir de ma carrière. Jouer dans des stades pleins, dans plusieurs pays, j'en suis fier. Bien sur si je devais ne retenir qu'un moment plus fort, ça serait le titre de champion en 95 avec Nantes, ce fut le point culminant de ma carrière. "
PSG70 -. Quel est votre plus grand regret ?
N.O : "Je n'ai pas l'habitude de regretter. Des événements se sont moins bien passés que d'autres, mais on a ce qu'on mérite. Ce fut difficile au PSG mais ça m'a permit de rebondir et de connaître la Chine. Car si j'avais réussi à Paris je n'aurais peut être pas connu la Chine par exemple. "
PSG70 -. Comment avez-vous vécu cette pression nouvelle pour vous à votre arrivée au PSG ?
N.O : "Ma période au PSG fut plus délicate. C'est le gros point noir, je n'étais pas préparé à ce moment là, je n'avais pas bien définit dans ma tête ce qu'était le PSG même si j'avais déjà une petite idée du haut niveau. A paris, l'entourage joue un rôle primordial, que ce soit les supporters ou l'ambiance, c'est une remise en question à chaque match. Pourtant, j'avais fais un bon début de saison, on avait gagné le trophée des champions, j'ai marqué un triplé en match amical contre Lech Poznan je crois mais je me suis blessé, je me suis fracturé l'orteil. Cela m'a coûté trois semaines de convalescence. A mon retour sur les terrains, je n'étais pas prêt physiquement, je n'ai pas eu le rythme tout de suite. Et puis les résultats n'allaient pas bien non plus, les supporters ont trouvés des joueurs comme bouc émissaires. Vu que j'étais une recrue sur laquelle on comptait beaucoup, j'ai été de ceux là. Après l' Espagnol j'avais pas mal de propositions, en Espagne mais aussi en France avec Strasbourg, Rennes ou Lyon mais l'offre du PSG est arrivée et je n'ai pas hésité une seconde. "
PSG70 -. Comment a été vécu l'élimination contre le Maccabi Haïfa à l'intérieur du groupe ?
N.O : "Nous l'avons très mal vécu, nous n'étions pas bien non plus en championnat. Cette élimination fut une sorte de suite logique à cette mauvaise série. Le PSG était dans une mauvaise passe, c'était le début des crises, depuis il a toujours du mal à se stabiliser sur plusieurs saisons. C'était une sorte d'engrenage, on a accumulé la pression. Et puis le groupe était divisé dans le vestiaire, il n'y avait pas d'homogénéité, aucune complicité. "
PSG70 -. A votre arrivée au PSG vous étiez aux portes de l'Equipe de France. Que vous a-t-il manqué pour acquérir un niveau international ?
N.O : "C'est une période ou les blessures ne m'ont pas épargnés, cette période coïncidait avec la pré Coupe du Monde, les années 96 97 lorsqu' Aimé Jacquet cherchait a construire un groupe homogène. Chaque saison j'ai eu des blessures. J'ai manqué une grosse partie de la saison 95/96 avec Nantes. A Barcelone j‘ai été handicapé par des douleurs musculaires. C'était donc une période difficile. Aimé Jacquet avait le choix entre de nombreux attaquants. Il y avait Madar, Dugarry, Maurice, Loko, Laslandes ou Guivarc'h, j'ai donc loupé le wagon. Je pense sans prétention que sans ces blessures j'aurais pu peut être prétendre à une place en bleu. C'est en tout cas ce qu'Aimé Jacquet m'avait dit. "
PSG70 -. Quelle ambiance a été la pire à vivre pour vous ? Parisienne ou Montpelliéraine ?
N.O : "Mes 6 mois à Paris furent très durs. A Montpellier, j'ai vécu de bons moments comme l'aventure en Intertoto par exemple. La période parisienne m'a marquée car je voulais vraiment m'imposer mais ça ne s‘est pas passé comme prévu. J'ai eu des difficultés car la pression était intense. Je me souviens de quelques sorties de stade assez mouvementées où j'ai du filé sinon ma voiture aurait été retournée ( rires ). J'ai même reçu des menaces et des insultes sur mon portable. Je me demande d'ailleurs comment certains supporters arrivaient à avoir mon numéro."
PSG70 -. Oui, c'est vrai que ce n'est pas ce qu'il a de mieux pour la confiance. Selon vous, pourquoi le duo Loko-Ouedec n'a pas su se reformer à Paris puis à Montpellier ?
N.O : "Le duo a existé à Nantes surtout grâce aux bons joueurs qui nous alimentaient en ballons comme Pedros, NDoram, Makelele ou Karembeu et qui jouaient depuis de nombreuses années ensemble. A Paris nous étions deux pièces rapportées à un effectif qui ne jouait pas forcement pour nous et puis nous n'avons pas énormément joués ensemble avec Pat Loko au PSG. Marco Simone était le titulaire il venait d'être élu meilleur joueur de D1 97/98, il était donc logiquement titulaire même s'il ne l'a pas forcément mérité sur certains matchs. Et puis à Montpellier, nous étions dans un environnement qui ne nous convenait pas. Mais je reconnais que nous avons tout de même commis des erreurs. "
PSG 70 -. Un petit mot sur votre expérience dans le championnat chinois. Est-ce vous qui avez contacté le club de Dalian Shide ?
N.O : "Ce n'étais pas moi, c'est mon agent de l'époque Christophe Mayol qui a reçu un appel d'un agent chinois qui parlait d'ailleurs bien le français. Il lui a expliqué qu'il cherchait un attaquant pour un club chinois nommé Dalian Shide. A l'époque j'étais en Belgique à La Louvière. J'ai été super étonné de cette proposition et pas vraiment enthousiaste au début. Christophe m'a demandé d'y réfléchir durant 3 ou 4 jours. J'ai trouvé un accord avec la Louvière pour aller me rendre sur place en Chine. Une nouvelle page de ma carrière s'est écrite là bas et j'en suis très fier. J'ai été agréablement surpris par l'accueil, les structures d'entraînement mais aussi le côté professionnel du club. "
PSG70 -. Quel joueur vous a le plus impressionné durant votre carrière ?
N.O : "Je ne vais pas être très original en disant Zinedine Zidane. Je l'ai connu à 15, 16 ans en sélections jeunes. Nous sommes de la même génération, nous nous sommes suivis en juniors, militaires et espoirs. J'ai joué avec lui mais aussi contre lui. Quand je le vois jouer aujourd'hui, je me dis qu'il n'a pas changé, ce qu'il fait aujourd'hui il le faisait déjà à 15ans, c'était même impressionnant. Humainement non plus il n'a pas changé, il a toujours été comme il est, réservé. Connaître ce type de joueur marque forcément dans une carrière. Sinon sportivement, je dirais Patrice Loko nous nous sommes suivis dans notre carrière et je peux dire que c'est le joueur avec lequel je me suis le plus régalé, nous nous trouvions les yeux fermés. "
PSG70 -. Que faites-vous aujourd'hui ?
N.O : "J'aurais voulu intégrer la cellule de recrutement nantaise à mon retour de Chine, j'en avais parlé avec « Jaf » NDoram et Serge Le Dizet mais la direction en a décidé autrement et a préféré faire confiance aux gens en place qui font déjà l'affaire. Aujourd'hui, je m'occupe de pas mal d'affaires dans l'immobilier et puis je m'occupe de mes enfants. "
Avez-vous des projets sportifs ?
N.O : "Pas pour le moment non. Même si j'ai quelques idées que je garde pour moi pour l'instant car rien n'est arrêté. "
PSG70 -. Enfin, si c'était à refaire, signeriez vous au PSG ?
N.O : "Oui, forcement, même si ce fut très court, cela fait partie des moments qu'un joueur professionnel doit vivre un jour. Signer dans un grand club comme Paris, Lyon ou Marseille. C'était une étape à passer, je ne le regrette pas. "
Propos recueillis par Maxime Pousset pour PSG70.free.fr et PlanetePSG.com. Merci aux membres du forum PlanetePSG.com pour leurs questions ainsi qu'à Nicolas Ouedec pour sa disponibilité.