Xavier Gravelaine : « Peut être que je n'étais pas fait pour le PSG »

 

Nantes, St Seurin, Laval, Caen, Paris, Strasbourg, Guingamp, Marseille, Montpellier, Watford, Le Havre, Monaco, Ajaccio, Istres et Sion. A l'image des cyclistes que l'on peut voir suer sur nos routes tous les ans au mois de Juillet, Xavier Gravelaine a lui aussi fait sont Tour de France. Considéré comme le plus grand baroudeur français, l'actuel consultant pour France Television laisse un souvenir mitigé du côté du Parc des Princes, pelouse sur laquelle il a souvent brillé mais pour le compte de l'adversaire. Revenu par trois fois au PSG, il n'a jamais vraiment pu s'imposer mais garde tout de même un bon souvenir de ses années parisiennes.

 

PSG70 : Xavier, vous êtes passés à trois reprises au Paris Saint Germain, quels souvenirs particuliers retenez-vous de ces trois passages ?

Xavier Gravelaine : Je n'ai pas pu m'imposer au PSG mais je ne regrette pas d'être revenu pour tenter à chaque fois de m'y imposer. C'était difficile, il y avait beaucoup de mouvements, de changements d'entraîneurs. Mon meilleur souvenir reste la première saison ( 1993/94 ), il y avait une bonne équipe et un super groupe tant sportivement que sur le plan humain. Je suis aussi très heureux d'avoir pu travailler avec Artur Jorge.

 

PSG70 : Oui, justement, en voulez vous à Artur Jorge qui vous a fait venir deux fois en 1993 et 1994 mais qui ne vous a jamais vraiment utilisé ?

X.G : Non, je ne lui en veux pas. En 1993, je devais venir pour remplacer David Ginola qui allait signer au Barça. Le transfert a capoté à la dernière minute, David est resté et a fait sa meilleure saison avec le PSG. Je ne lui en veux pas, c'est seulement que ça a été difficile pour moi qui devais venir pour jouer. En 1998, Artur Jorge m'a rappelé car il voulait retravailler avec moi mais il a été viré deux mois plus tard. Cela a donc été délicat, une fois de plus.

PSG70 : Quelle personnalité vous a le plus impressionné lors de votre passage au PSG, tant humainement que sportivement ?

X.G : La première fois il y avait un groupe  plus «  star  » avec une très bonne ambiance. Artur Jorge avait un groupe de 13 joueurs presque toujours titulaires selon le roulement. Il y avait une concurrence seine entre ces titulaires et le reste du groupe. S'il fallait donner un nom dans ce groupe, je retiendrai plutôt Georges Weah et Raï pour leur talent et leur simplicité. Weah est d'ailleurs le meilleur joueur que j'ai pu croiser durant toute ma carrière.

 

PSG70 : Pour quelles raisons avez-vous changé de club aussi souvent ? Etais-ce voulu ?

X.G : Je voulais tout le temps jouer. Je préfère jouer plutôt que de rester sur le banc. Dès que l'entraîneur ne me faisais plus confiance je préférais partir pour avoir plus de temps de jeu. J'étais et je suis toujours un « touche à tout ». Après, c'est vrai que je pense avoir fait trop de clubs, il y a certains choix que j'aurais pu éviter comme notamment Strasbourg ( NDLR : prêt en 1994/95 ). A l'inverse, il y a d'autres clubs que je ne voulais pas quitter comme L'OM. Là bas je voulais rester mais les négociations n'ont pas abouties, je l'ai beaucoup regretté.

 

PSG70 : Parmi les 15 clubs dans lesquels vous avez évolués, quel est celui dans lequel vous vous êtes senti le mieux ?

X.G : Marseille, pour l'environnement, le contexte. Même si la pression est très usante, et que je n'aurais pas pu faire 5 ans la bas, j'ai aimé le style de vie, l'ambiance. Le jeu que pratiquait l'équipe me plaisait et me convenait bien.

 

« On m'a collé l'étiquette du joueur instable »

 

PSG70 : Vous avez connu le PSG et l'OM. Quelle différence particulière avez-vous pu remarquer entre ces deux clubs prestigieux ?

X.G : Ce sont deux choses différentes. Le Nord d'un côté, le Sud de l'autre. Paris est la capitale, il y a plus de choses, la pression est diluée. A Marseille, on sent toute une région derrière l'OM. On a l'impression que le club appartient aux marseillais, mais il n'y a pas plus de pression à Paris ou à Marseille. En 1993/94, il y avait beaucoup de pression avec le PSG et cela ne nous a pas empêché de finir champion. Si le groupe est bon, il y a les résultats.

PSG70 : Pensez-vous que les journalistes qui gravitent autour du PSG essayent constamment de savonner la planche des joueurs et du club?

X.G : Ils font leur métier. Vous savez quand on signe au PSG, à l'OM ou à l'OL, on sait pertinemment que l'on sera mis 100 fois plus en lumière qu'ailleurs. Beaucoup de joueurs ne se sont pas adaptés à ce changement et ont craqués.

 

PSG70 : Pensez-vous que cette instabilité a été préjudiciable par rapport à votre carrière internationale ?

X.G : Oui oui, c'est certain. On m'a collé l'étiquette du joueur instable, ingérable. Les présidents faisaient vite un amalgame. En même temps, je pense avoir été précurseur en la matière ( rires ) Aujourd'hui on change de club comme de chemise, cela ne choque plus, alors que c'était le cas à l'époque.

 

PSG70 : Pensez-vous que le PSG était un bon choix dans votre carrière qui venait juste d'exploser à Caen ?

X.G : Il est certain que le non départ de David Ginola au Barça a freiné ma progression. J'étais en pleine ascension à Caen et le fait de rester sur le banc m'a freiné. Maintenant, comme je vous l'ai dit, je ne regrette pas cette expérience, nous avons tout de même été champions.

PSG70 : Avec le recul, que vous a-t-il manqué pour réussir à vous imposer à Paris ?

X.G : Je ne sais pas, peut être la confiance de dirigeants et des entraîneurs. Mais moi aussi je me suis peut être mis la pression tout seul. Je n'aimais pas rester sur un échec, c'est d'ailleurs en partie pourquoi je suis revenu par la suite. J'aime ce club. Peut être que je n'étais pas fait pour le PSG mais plutôt pour l'OM.

 

« Paul (Le Guen) connaît parfaitement la maison »

 

PSG70 : A la fin de votre carrière de joueur, vous êtes devenu entraîneur du FC Istres avant de poursuivre comme consultant TV. Cette carrière d'entraîneur est-elle derrière vous ?

X.G : On verra, je n'ai pas de plan de carrière. J'ai toujours fais ce que je voulais faire, c'est peut être la raison pour laquelle j'ai été aussi instable dans mes clubs. Istres était venu me chercher pour jouer. Quelques mois plus tard, nous nous sommes retrouvés en L1 avec l'avant dernier budget de L2. C'est là encore grâce la force et à la solidarité d'un groupe. Aujourd'hui je suis consultant pour France Télévision depuis presque trois ans. J'ai commencé à Eurosport puis à L'Equipe TV. Quand je ne serais plus bon je ferai autre chose.

 

PSG70 : Pensez-vous que Paul Le Guen arrivera à sauver ce PSG de la relégation?

X.G : Paul connaît parfaitement la maison. Tout le monde attendait son arrivée mais chacun sait que ce ne sont pas les mêmes facteurs lorsqu'on prend un club en janvier ou en début de saison. Il va d'abord devoir limiter la casse. Après, que ce Lacombe, Le Guen ou un autre, ce sont les joueurs qui jouent, mais Paul a l'avantage d'être respecté par les supporters. Je pense qu'il faudra le juger d'ici 4 ou 5 mois.


PSG70 : Si on vous avait proposé le poste à la place de Paul, l'auriez-vous accepté?

X.G : ( Longue hésitation ) Oui, enfin tout dépend du contexte. Plus c'est difficile plus je suis intéressé. J'aime ce genre de challenges, c'est vrai que ça peut être une expérience intéressante. Mais on ne me l'a pas demandé, on préfère avoir des noms.

 

PSG70 : Xavier, avant de se quitter, dernière question. Rechaussez-vous parfois les crampons ?

X.G : Non, très rarement. Ca fait deux ans que j'ai arrêté et ça ne me manque pas du tout. Je joue 2 ou 3 matches pour des œuvres bien particulières mais sans plus.

 

Propos recueillis par Maxime Pousset pour PSG70 et PlanetePSG.com. Merci aux membres du forum PlanetePSG pour leurs questions ainsi qu'à Xavier Gravelaine pour sa disponibilité.

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