Boubacar Sarr : «  Je suis un amoureux du PSG »

 

On l'appelait Boubacar, "Bouba", Sarr, Saar, Locotte ou le félin. Boubacar Sarr (orthographe confirmée par lui même) a marqué l'histoire du Paris Saint Germain. Il a traîné durant 4 saison sa grande carcasse et sa gentillesse sur les terrains de Division 1 avec le maillot rouge et bleu dont il se dit amoureux aujourd'hui. Boubacar incarne aussi la preuve que l'on peut aimer le PSG et l'OM, sans a devoir y faire un choix. Aujourd'hui membre de la cellule de recrutement du PSG, il nous fait l'honneur de répondre à nos questions, dans la plus grande simplicité.

 

PSG70 : Quel est votre meilleur souvenir avec le PSG ?

Boubacar Sarr : « C'est la victoire en Coupe de France, car c'est le premier titre du club et que ça reste vraiment un bon souvenir pour moi. J'étais titulaire pour cette finale forte en émotions. On perdait 2-1 à même pas 5 minutes de la fin des prolongations. Rocheteau égalise et nous permet de décrocher la séance des tirs aux buts que nous remportons. Je garde comme beaucoup de monde le souvenir du président Borelli qui saute sur la pelouse avec sa sacoche et qui embrasse le terrain. Cette image a fait le tour de l'Europe et a marqué les gens, dont nous les joueurs. »

PSG70 : Et votre plus grand regret ?

B.S : « Je n'ai pas tellement de regrets. Je suis arrivé au PSG à une époque où le club n'avait pas une grosse grosse équipe. Nous avons beaucoup travaillé et beaucoup progressés, avec les Bathenay, Luis, Dahleb, Pilorget, ou Lemoult. Nous nous sommes battus. Le seul mauvais souvenir que je peux garder est ma blessure. Je me suis fêlé le tibia durant la deuxième saison en 1980/81, ce qui m'a arrêté durant 4 mois. J'ai loupé presque la moitié de la saison. »

 

PSG70 : Comment le premier match de coupe d'Europe de l'histoire du PSG contre le Lokomotiv Sofia a-t-il été vécu au club et par les supporters ?

B.S : « Nous avions perdu le match aller à Sofia (0-1) et nous nous sommes qualifiés au retour (5-1) au Parc, au terme d'un match fantastique. C'est aussi un bon souvenir. Les matches de Coupe d'Europe étaient spéciaux pour les joueurs. C'était des matches de haut niveau, autre chose que le train train du championnat. Nous étions un peu en apprentissage, c'étai le début, nous n'allions jamais en finale mais au moins en quarts. »

PSG70 : Quel personnalité vous a le plus marqué sur le plan humain lors de votre passage au PSG ?

B.S : « Nous, les anciens joueurs ne pouvons pas oublier le président Francis Borelli. Il a beaucoup beaucoup marqué le club, notamment parce que c'est avec lui que le PSG a gagné son premier trophée. Même si Michel Denisot a su faire du PSG un grand club, c'est sous l'ère Borelli que le grand PSG est né. C'était un vrai personnage marquant pour les joueurs, j'en garde de très bons souvenirs. »

PSG70 : Et sportivement, quel joueur, partenaire ou adversaire vous à le plus impressionné durant votre carrière ?

B.S : « Les grands joueurs comme Michel Platini étaient respectés. C'était toujours exceptionnel de jouer contre lui. Au PSG, chaque période a connu son lot de stars. Je parle en premier lieu de Dahleb puis Susic qui était particulièrement adoré par les supporters pour le grand parcours qu'il a fait avec le club. Il y a aussi d'autres générations comme Raï puis Simone. On peut en citer beaucoup comme ça, car la force du PSG est d'avoir toujours eu des stars qui ont su s'adapter à l'équipe. Pour ce qui est des adversaires, en tant qu'attaquant, j'ai toujours eu énormément de difficultés contre le grand défenseur qu'était Raymond Domenech. Nous nous sommes toujours accrochés sur le terrain, mais toujours dans un bon esprit. Nous étions tous les deux agressifs et combatifs. J'étais toujours en grandes difficultés contre lui. Il m'a lui aussi beaucoup marqué. »

 

PSG70 : Vous qui avez joué au PSG et à l'OM, quels points communs et différences y a-t-il entre ces deux clubs ? Avez-vous été victime de la rivalité ?

B.S : « Je tiens à signaler avant tout que ce sont deux grandes villes de football. A Marseille, comme il n'y a que l'OM, il y a une plus grande ferveur, les gens sont plus près de l'équipe. A Paris, en dehors du foot, il y a la possibilité de faire d'autres choses. Mais au fil du temps, le PSG est devenu incontournable et a développé un noyau de supporters très présents. Concernant la rivalité, je ne l'ai pas connu. C'était trop tôt. A l'époque les supporters marseillais étaient rivaux avec ceux de Saint-Étienne, donc je n'ai pas eu de problèmes en passant de Marseille à Paris puis de nouveau à Marseille. »

PSG70 : Vous occupez ensuite un poste dans le staff du PSG puis dans la cellule de recrutement. Avez-vous des regrets concernant des joueurs que vous avez supervisés mais qui n'ont pas été retenus ?

B.S : « J'ai été pendant 8 ans dans le staff technique comme adjoint de tous les entraîneurs, qui sont passés. Je suis dans la cellule de recrutement depuis le départ de Laurent Fournier il y a 1 ans et demi avec Eric Pecout et Alain Roche comme patron. Je ne fais encore qu'apprendre, je ne peux pas encore parler des joueurs particuliers, mais je peux dire que du bon travail a été fait par les gens en place. »

 

PSG70 : Vous avez, le temps d'un match entraîné l'équipe lorsque Vahid Halilhodzic a été suspendu. Aspirez-vous un jour à devenir entraîneur du PSG, club que vous connaissez par cœur pour y avoir joué et occupé divers postes dans l'encadrement ?

B.S : « Non, il faut connaître ses limites. Je suis un amoureux du PSG. Paris c'est mon club et je suis bien là ou je suis. Quand Luis a été suspendu, je l'ai remplacé, et plutôt bien même. Quand Vahid a été suspendu, je l'ai remplacé, et j'ai là encore fais mon travail de façon convenable. Mais il faut savoir rester à son niveau. Je n'ai pas peur mais je sais que je n'ai pas la capacité de diriger un grand club comme le PSG. »


PSG70 : Comment expliquez vous qu'aucun entraîneur Africain n'est à la tête d'une équipe professionnelle française alors que des joueurs africains "brillent" souvent en France?

B.S : « C'est dommage, c'est vrai quand on regarde tous les africains, mais certains ne sont pas assez passionnés pour devenir entraîneur. D'autre oui, mais les dirigeants européens et français on plutôt du mal a faire confiance à des africains pour entraîner les clubs. Je pense que cela va finir par changer, notamment avec le travail des gars comme Tigana et Kombouaré qui, même s'ils ne sont pas africains sont « blacks », et on leur fait confiance. Et je suis certain que des hommes comme Lama, Weah ou Desailly ont les capacités d'entraîner de grands clubs. »



PSG70 : Le Sénégal change régulièrement de sélectionneur, vous a-t-il déjà proposé ses services ?

B.S : « Oui, on me l'a proposé à une époque, mais toutes les conditions n'étaient pas réunies pour que j'accepte. Vous savez, j'ai déjà été sélectionneur du Sénégal avant de revenir au PSG, mais je ne ferme pas la porte à un éventuel retour. J'aimerai bien un jour, mais pour le moment il y a des hommes en place qui font un bon travail avec de bons joueurs. Plus tard, pourquoi pas oui. »

Propos recueillis par Maxime Pousset pour PSG70.free.fr et PlanetePSG.com. Merci aux membres des forums PlanetePSG.com et FootNostalgie pour leurs questions ainsi qu'à Boubacar Sarr pour sa disponibilité.

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