La Chronique de Jean-Marc Pilorget

Né à Paris, recordman des matches joués sous le maillot parisien (435 apparitions) et véritable amoureux du PSG, Jean-Marc Pilorget est probablement l'homme qui symbolise le mieux le Paris Saint-Germain. Pour cela, il nous fait l'honneur d'être notre chroniqueur. Toutes les deux semaines, il donne son avis sur l'actualité du club, sur ses tensions, ses remous mais aussi ses joies et ses moments forts exclusivement pour les sites PlanetePSG.com et PSG70.com.

29 Mai 2008 : Chronique Pilorget : "Encore de l'instabilité "

Le maintien acquis au terme d'une saison pénible, le nouvel entraîneur du Paris FC souhaite maintenant voir la situation du club parisien se stabiliser une bonne fois pour toutes, quitte une fois de plus à vivre quelques turbulences en coulisses.

"C'est un grand ouf de soulagement après une saisons plus que difficile où la situation a été longtemps très compliquée pour le maintien. C'est d'autant plus difficile que l'on ne s'attendait pas à revivre une saison de la même trempe que celle de l'année dernière. Il y a néanmoins des raisons de se réjouir avec notamment la victoire en Coupe de la Ligue et la finale de Coupe de France, mais il ne faut pas se cacher derrière ces légers mieux. La saison a été de toute façon catastrophique compte tenu des ambitions affichées.

Samedi, j'ai vu le meilleur match de la saison de la part des joueurs du PSG. J'ai vu des garçons motivés, libérés et qui avaient à cœur de finir sur une bonne note après cette saison éprouvante. Il ne faut surtout pas penser qu'un état d'esprit nouveau est né dans ce groupe après cette finale. Il convient maintenant de se poser les bonnes questions. Je pense qu'il y aura beaucoup de changements cet été.



"Maintenir Le Guen ? Une décision importante"



La seule chose que je peux dire sur la nomination de Charles Villeneuve , que je ne connais d'ailleurs pas, c'est : encore du changement ! Encore, encore et encore de l'instabilité. Pour combien de temps est-il là ? On peut se poser la question. Il a déjà pris une décision importante, celle de maintenir Paul Le Guen en poste. Il lui reste un an de contrat. L'a-t-il confirmé pour cette raison ou compte-t-il vraiment sur lui pour l'avenir ? Peut-être que Paul va faire une bonne saison qui en appellera alors plusieurs autres.

Malgré les prochains départs de joueurs, une équipe est en place, c'est très important. Car une équipe, ce n'est pas que des joueurs, ça commence par un staff, une cellule de recrutement, un directeur sportif et un entraîneur. Avec le maintien de Le Guen , on peut déjà y voir plus clair pour la saison prochaine.

On dit que ce PSG n'aura pas assez de moyens. Mais je n'en suis pas certain. Et puis on ne va pas me dire que le PSG n'attire plus de joueurs. Je suis persuadé que malgré les difficultés des dernières saisons, le club reste très attractif. Bien entendu, les joueurs prennent un risque en venant à Paris. On l'a vu récemment avec Micka Landreau . Mais des joueurs bon avant, moyens pendant puis bons après, il y en a eu beaucoup au PSG, et il y en aura encore. Pour évoluer dans ce club, il faut avoir une certaine carrure mentale, un profil particulier. Sur ce point, le PSG et l'OM connaissent le même problème.



"Peut-être une année de transition ?"



Pour moi, les meilleurs joueurs de la saison au PSG se nomment Clément Chantôme et Jérémy Clément , deux garçons qui ont toujours été réguliers cette saison et sur lesquels il faut s'appuyer pour la saison prochaine. Je pense aussi à Pauleta. Il a toujours été bon lorsqu'il était sur le terrain malgré des difficultés physiques. A l'inverse, beaucoup de joueurs n'ont pas joué à la hauteur de leur valeur cet été mais je ne cite pas de noms…

Pour la saison prochaine, il ne faut pas avoir de plus grands yeux qu'un grand ventre après deux saisons comme ça. Il y a de l'ambition, certainement. Toutes les équipes ont pour objectif de finir le plus haut possible en début de saison. Mais il faut se montrer mesuré. Peut-être, je dis bien peut-être, allons-nous enfin assister à une année de transition sereine, sans souffrir, et en retrouvant du plaisir sur le terrain tout en en donnant aux supporters."

Jean -Marc Pilorget

 

30 Avril 2008 : Chronique Pilorget : "Moulin connaît le football"

Après cette dernière semaine mouvementée au Paris Saint-Germain, Jean-Marc Pilorget se veut malgré tout optimiste. La belle victoire face à Auxerre, l'impact des récents changements dans la direction du club ou encore la possibilité d'accéder à la finale de la Coupe de France, il livre son sentiment.

J'étais au Parc samedi. La victoire contre Auxerre est vraiment positive. Ce n'était pas un grand match mais les joueurs ont affiché un état d'esprit très positif, notamment Pauleta à qui je tiens une fois de plus à rendre hommage. Il a été remarquable. C'est malheureux mais il y a eu des responsabilités prises par certains joueurs qui ne les avaient peut-être pas prises auparavant. Il faut aussi souligner la tenue des supporters. Le public a été là du début a la fin, il n'a rien lâché, surtout après le but auxerrois. Tout le monde, moi le premier, commençait à trembler, à se dire que tout pouvait encore basculer. Mais le public a répondu présent et les joueurs l'ont ressenti à ce moment-là.

Il y a eu des changements dans la direction du club cette semaine, mais honnêtement, c'est très difficile de dire si c'est cela qui a insufflé un état d'esprit positif aux joueurs. Je n'espère pas que le fait de changer de président ait pour effet que les joueurs se mettent à gagner. Cayzac est toujours un grand amoureux du PSG, ce n'est jamais agréable, pour un homme derrière le PSG depuis plusieurs années, d'abandonner, de jeter l'éponge. Maintenant, je pense que Michel Moulin peut être la bonne personne. Je sais que c'est un homme qui connaît bien le football, le jeu et les footballeurs. Je ne l'ai rencontré qu'une fois mais il a su tout de suite retracer ma carrière. Il a déjà eu plusieurs expériences, pas à ce niveau mais je crois savoir qu'il souhaitait réellement s'investir dans le PSG depuis pas mal de temps déjà. Je pense qu'il a l'envergure pour être le prochain président la saison prochaine.



"Pourquoi ne pas revenir dans le staff ?"



Il sera temps ensuite d'envisager de nouveaux hommes pour la prochaine saison. Après il faut être réaliste. Il y a un entraîneur en place, je ne sais pas ce qu'il y aura l'année prochaine, mais s'il y a une nouvelle équipe dirigeante, pourquoi ne pas revenir dans le staff, d'autant que mon contrat avec Romorantin se termine en juin. Je trouve plutôt bien que de nombreux anciens Parisiens proposent des solutions pour le club. Mais il faut savoir que ce n'est pas simple de reprendre le PSG, aussi bien pour la direction que pour le secteur sportif. Il y a beaucoup de joueurs sous contrats, on ne va pas revenir sur la qualité de ce groupe, on aura tout le temps de tirer des bilans en fin de saison.

Pour l'instant il faut penser aux trois derniers matches avec les hommes en place. Il est très difficile de savoir si cette performance sera rééditée contre Toulouse. Un match est toujours différent d'un autre. Mais celui-là, c'est LE match, c'est une finale pour le PSG et j'ai envie de dire malheur au perdant. De toute façon il va se passer encore beaucoup de choses d'ici la fin de saison, mais le PSG s'est relancé, à lui de confirmer dès ce week-end.



"Qu'ils reversent leurs primes aux supporters"



J'ai vu que le Toulousain Nicolas Dieuze avait vivement critiqué les médias, qu'il dit en faveur du PSG. Il faut se mettre à sa place. Beaucoup de publicité est faite autour du PSG dans les médias, que ce soit en bien ou en mal d'ailleurs. Je peux comprendre l'état d'esprit des Toulousains de ne pas se sentir aussi importants aux yeux des médias que le PSG. Maintenant, je ne pense pas que Dieuze ait voulu envenimer la situation en vue du prochain match. Ce sont plutôt les états d'âme à chaud d'un garçon déçu par la défaite de son équipe.


Les primes de maintien ? Bien sûr que ça a toujours existé. Je le vois encore aujourd'hui à Romorantin où des joueurs sont venus en demander. Elles ont été refusées mais ce n'est pas le même cas de figure qu'au PSG. Je suis dans un club où les joueurs gagnent peu d'argent. Venir demander des primes de maintien au PSG ça devient indécent, ou alors, à la rigueur, qu'ils reversent leurs primes de maintien aux supporters.


Quoi qu'il en soit, le PSG est qualifié pour la demi-finale de la Coupe de France. A ce niveau-là, on ne peut pas faire l'impasse. Il est vrai que ça fera un match en plus dans une fin de saison déjà chargée mais une demi-finale ça se joue et ça se gagne. Ca ne changera pas ce qui a pu être dit mais avec deux finales de coupe la même saison, le bilan n'est forcément plus le même. Maintenant je ne pense pas que le match sera joué avec l'équipe type. On l'a bien vu avec le carton que Pauleta a pris délibérément ce week-end. On a compris tout de suite les intentions.

Jean -Marc Pilorget

 

8 Avril 2008 : Chronique Pilorget : "Rester optimiste"

Bien que victorieux en Coupe de la Ligue puis contre Strasbourg, le PSG n'est pas encore tiré d'affaire. Jean-Marc Pilorget l'a bien compris et appelle les supporters à s'unir pour la fin de saison. Résultats sportifs, affaire de la banderole ou sanctions sportives à prévoir, il commente avec un regard détaché cette actualité chargée.

"On a tous fait preuve de beaucoup d'optimisme après ces deux belles victoires contre Lens en Coupe de la Ligue puis contre Strasbourg, moi le premier. Ce PSG - Strasbourg était pour moi le match capital de cette fin de saison, celui qui aurait pu sceller définitivement la descente en cas de défaite. Le PSG a su faire preuve de solidité et s'est imposé. Je pensais qu'il allait être sorti d'affaire mais il y a malheureusement eu la défaite à Nancy qui remet tout en cause. Nous revenons au même point qu'avant Strasbourg mais je pense que l'équipe est beaucoup mieux mentalement et que ces deux victoires ont fait énormément de bien dans les têtes. Il y a maintenant un match décisif contre Nice dimanche. Nous aurons la lecture des résultats de la veille, donc une pression supplémentaire. Ça ne sera pas simple, mais il faut être derrière les joueurs, rester très optimiste et soutenir cette équipe pour la fin de saison. On aura, de toute façon, tout le temps après de tirer les bilans, de régler les comptes et de trouver les coupables, mais il faut vraiment que le PSG se sauve. Le maintien passe par un soutien uni du public. Une descente serait dramatique pour les supporters qui ont toujours été derrière leur équipe et qui font beaucoup d'efforts et de sacrifices pour suivre leur équipe partout en France. Je sais que cette situation est difficile pour eux mais il faut à tout prix tenter de gommer tout ce qui a pu se passer cette saison et aborder cette dernière ligne droite de façon positive.

Personnellement, je ne changerai pas mon point de vue sur cette équipe, même s'il y a sauvetage, mais je pense que le PSG et son entourage doivent faire preuve de beaucoup d'intelligence ces prochaines semaines après cette horrible banderole. Il faut que les supporters, les vrais, soutiennent leur équipe sans s'occuper de l'adversaire. J'aimerais que ce soit comme au rugby, que l'on se contente de supporter son équipe et basta, sans insulter, sans siffler l'adversaire. Bien sûr, il ne faut pas non plus l'encourager mais l'occulter simplement. Pour une fois, je vais mettre tous les supporters dans le même sac, mais il faut à tout prix conserver notre énergie pour sortir l'équipe de cette situation. On ne peut plus s'éparpiller.



"L'image du Paris Saint-Germain est actuellement très négative mais ça ne va durer qu'un temps"



J'ai entendu que le PSG pourrait être sanctionné sportivement pour cette affaire. Je pense que ce serait une erreur. Le match n'a pas eu lieu au Parc, la sécurité n'était pas celle du PSG, et puis c'est toujours pareil, lorsqu'il y a un incident, il y a toujours un minimum de personnes impliquées qui pénalisent tout le monde. Je sais que Metz a été sanctionné d'un point en moins, mais c'était peut-être un peu différent. L'incident avait lieu dans son stade. Si on nous sanctionne, cela voudra vraiment dire que l'on souhaite se débarrasser de ce club. Je ne suis pas persuadé qu'aujourd'hui en France, on souhaite se débarrasser du PSG. L'image du Paris Saint-Germain est actuellement très négative mais ça ne va durer qu'un temps. Il ne faut pas faire d'amalgames entre le PSG et certains de ses supporters. Je peux comprendre que des gens prennent le club pour cible. Ils ont été vexés, se sont sentis attaqués. Même des personnes vivant dans le Nord mais non supporters de foot ont été peinées par cette banderole. C'est de la bêtise humaine. Quand on prend la peine d'écrire une banderole, d'y passer du temps, c'est qu'il y a quand même eu un minimum de réflexion. Ce n'est pas comme une parole qui peut être lâchée sans contrôle.


" Chantôme a du talent et du tempérament"



Contre Lens, j'ai beaucoup apprécié la performance de Clément Chantôme. Il commence à prendre le jeu à son compte. Il avait montré de belles choses lorsqu'il avait été lancé l'année dernière mais on a trop voulu lui en demander et il a eu une petite période de mou. Là, il a été relancé et il fait de bons matches. Personnellement, je le préfère milieu axial plutôt qu'à droite, mais c'est un gamin qui a du tempérament et du talent. Je pense que c'est un joueur sur lequel le PSG doit pouvoir compter à l'avenir. L'autre homme de cette fin de saison sera Pedro Pauleta . En grand professionnel qu'il est, il va avoir à cœur de terminer la saison sur une meilleure note. Sauf si le physique lâche, il sera le principal artisan du maintien. En tout cas, je ne pense pas que son objectif était de jouer le maintien avec le PSG il y a quelques années.

Concernant la descente, je pense que Metz est condamné. Après, je vois bien Strasbourg qui a un calendrier délicat. Ensuite, il est très difficile de savoir qui ira en Ligue 2. Ca va être serré jusqu'à la fin. J'espère simplement que le PSG ne sera pas celui-là…"


Jean -Marc Pilorget

 

4 Mars 2008 : "Ça commence à devenir grave"

A 11 matches de la fin du championnat, le PSG occupe une inquiétante 17ème place, à deux petits points de Toulouse, premier relégable. A l'instar de tous les supporters parisiens, Jean-Marc Pilorget se montre inquiet sur la situation du club et refuse de penser qu'une Coupe de la Ligue sauvera la saison.

"Le PSG est, pour moi, plus en difficulté cette saison que l'an dernier à la même époque. Nous oscillons entre la 16ème et 17ème place depuis un petit moment. On a cru à un regain de forme en début d'année mais, malheureusement, non : nous retombons dans nos travers. Pourtant, l'équipe ne fait pas de mauvais matches, mais il n'y a pas les résultats au bout, que ce soit au Parc ou le week-end dernier à Bordeaux. Ce n'était pas un mauvais match mais il y a eu une défaite cinglante à la clé. Alors oui, il faut s'inquiéter. Aujourd'hui, on parle de la saison dernière mais on oublie de signaler que le PSG est, je crois, le troisième budget de France. Ça commence à devenir grave !

La saison dernière, nous pouvions compter sur un effet de surprise. On a senti, du moins de l'extérieur, un sentiment de rébellion collective pour ne pas sombrer. Est-ce que c'est encore possible aujourd'hui ? Je l'espère. Mais je commence à en douter. Je fais simplement le constat que cela fait deux saisons que le club est dans cette position et j'ai de grosses interrogations sur comment on a pu en arriver là. Une descente du PSG serait un drame pour le football français, il n'y aurait plus de club de la capitale en Ligue 1…



"Vous ne m'entendrez jamais demander le départ de Paul Le Guen"



Quant à savoir s'il faut conserver ou exploser ce groupe, encore faut-il avoir les moyens de se séparer de certains joueurs à contrats long et onéreux. Cela fait deux fois que nous jouons le maintien avec pratiquement le même groupe. Il n'a pas su faire ses preuves, les chiffres parlent d'eux-même. Il n'y a eu ni régularité ni performances sur le long terme, mais seulement de rares coups d'éclats. Cela paraît incroyable car individuellement, il y a des garçons talentueux dans cette équipe. Ce n'est pas facile à analyser, surtout de l'extérieur. Mais je crois que maintenant, il faut se poser les bonnes questions. A un moment donné, dans le football, les sentiments et les affinités ne parlent plus. Il faut laisser place aux résultats, donner du plaisir et respecter les gens qui payent leur place et qui sacrifient beaucoup. Vous ne m'entendrez jamais demander le départ de Paul Le Guen pour deux raisons. Premièrement, parce que, même si je suis un ancien joueur du PSG, je ne connais pas toutes les données et je ne sais pas comment vit le groupe en interne. Deuxièmement, parce que je fais le même métier que Paul, pas au même niveau, certes, mais je n'ai pas pour habitude de critiquer, ni même de donner mon avis sur un entraîneur en exercice.



"Si on la gagne la coupe et qu'on va en Ligue 2 on aura l'air malin"



Concernant la Coupe de la Ligue, il ne faut pas se borner. Si on la gagne et qu'on va en Ligue 2, on aura l'air malin. Bien sûr, à choisir, je souhaite la victoire en Coupe de la Ligue et le maintien en Ligue 1, tout en se disant qu'avec la possibilité de jouer la Coupe de l'UEFA l'an prochain, on peut espérer voir de grands changement dans ce groupe. Mais ce n'est pas une finale de Coupe de la Ligue gagnée qui sauvera la saison, sauf si le PSG termine à une place honorable en championnat. Mais, quoi qu'il arrive, ce ne sera pas en adéquation avec le budget et les objectifs du début de saison.

Pour finir, j'espère simplement que les joueurs vont encore une fois se retrousser les manches et faire preuve de plus de professionnalisme que ce qu'ils ont pu montrer jusqu'à maintenant, pour ne pas faire descendre ce club."


Jean -Marc Pilorget

 

19 Février 2008 : Chronique Pilorget : "Il faudra batailler ferme"

Suite à la défaite face à l'OM et à la situation mathématiquement difficile des hommes de Paul Le Guen au classement, Jean-Marc Pilorget tient à encourager les Rouge et Bleu à tenir bon et à rester sur la belle dynamique entrevue en janvier.

"Je pars du principe qu'un match perdu n'est pas un beau match. Malgré tout, lors de cet OM-PSG, on sentait bien qu'il y avait quelque chose à faire, que l'équipe montrait des choses intéressantes. Mais dimanche, on a vu la différence entre une équipe en réussite et une autre plus en difficulté. Cet OM-là a un potentiel supérieur sur le plan offensif. Avant le penalty, le PSG était bien en place. Ce n'était pas transcendant mais on contrait solidement les assauts marseillais. Puis le penalty a un peu eu pour effet de réveiller l'OM. Et puis nous avons pris des buts bêtes aux pires moments.

Pour ma part je refuse d'entrer dans le débat Landreau/Mandanda en Bleu. Il y a un sélectionneur qui sait où il va et qui a une compétition à préparer. Maintenant, est-ce qu'aujourd'hui il faut faire entrer les joueurs les plus en forme et bousculer la hiérarchie ou plutôt s'appuyer sur un groupe qui a fait ses preuves ? Je ne sais pas, ça c'est la cuisine interne de Raymond.

Pour en revenir à la situation du PSG, je ne suis globalement pas plus inquiet qu'avant, je ne change pas de discours. Je dis depuis le début que la fin de saison va être difficile et que nous ne sommes pas encore arrivés. Il y a deux gros matches en perspective contre Monaco et à Bordeaux. Les Monégasques viennent de prendre une gifle et vont venir au Parc l'esprit revanchard, du moins contre eux-mêmes. Ca va être du costaud. Après on va jouer chez l'équipe qui est pour moi la plus en forme actuellement en championnat. Je pense qu'après ces deux rencontres, on y verra un peu plus clair. Mais oui, le PSG est mal en point, il faut essayer de garder le cap et de ne pas paniquer. On a su relever la tête l'an dernier, il n'y a pas raison qu'il n'en soit pas de même cette saison. Mais il faut savoir que derrière il y a des équipes qui ne lâchent rien et qui n'ont pas envie de mourir. Des équipes peut-être plus habituées à se battre pour ne pas descendre, des clubs dont l'esprit est construit autour du maintien. Mais dans ce championnat, tout peut aller très vite, d'un côté comme de l'autre. Si on gagne contre Monaco et que l'on ramène quelque chose de Bordeaux, le discours et les objectifs de fin de saison peuvent changer radicalement. Par contre, s'il n'y a pas quatre points de pris dans ces deux matches, ce sera difficile et il faudra batailler ferme.



" Pauleta a une fierté, il ne quittera pas Paris sur une fausse note"


De toute façon il est trop tôt pour planifier quoi que ce soit pour la saison prochaine sans savoir où nous serons. Aujourd'hui, personne ne peut dire si le PSG sera cinquième, huitième, quinzième ou dix-huitième.

Concernant Pauleta, j'ai toujours eu le même avis sur ce joueur. Il est peut-être en difficultés sur le plan athlétique, mais il reste un grand attaquant. J'ai toujours fait partie de ces gens qui, lorsque Paul a fait entrer les jeunes dans l'équipe, auraient souhaité voir ces jeunes évoluer autour de Pauleta. Je pense qu'en ayant des minots qui courent autour de lui, il aurait pu surmonter plus facilement ses difficultés physiques et briller par sa précision devant le but. Je pense qu'il faut en tout cas signaler que c'est un grand professionnel sur lequel nous allons devoir compter pour la fin de saison. Il est très précieux, il a toujours su se montrer dangereux, voire décisif à chaque fois qu'il est entré cette saison. Et puis je pense très franchement que c'est un homme qui a une fierté et qui ne voudra pas partir du club sur une fausse note. Il faut se servir de cette fierté pour la fin de saison. Tout le monde y trouvera son compte. Le club se sauvera et le joueur quittera Paris sur une bonne note."


Jean -Marc Pilorget

 

30 Janvier 2008 : "La remontée est amorcée"

Après ce bon mois de janvier qui a vu la première victoire parisienne à domicile, Jean-Marc Pilorget se montre optimiste pour la suite de la saison. Persuadé que le club peut retrouver les sommets avec l'effectif actuel et sans renfort, il compte plus que jamais sur l'avènement de la jeune garde rouge et bleue.

"Je pense que l'on peut encore espérer une recrue avant la fin du mercato, ça semble en tout cas être le souhait des dirigeants. Mais après, il faut savoir que le groupe de Paul vit pas mal en ce moment et qu'il serait peut-être préférable d'aller jusqu'au bout de la saison en l'état actuel de l'effectif. Si on ne trouve pas de joueur de niveau supérieur capable d'être performant tout de suite et pouvant apporter un vrai plus à l'équipe, il est inutile de recruter pour faire le nombre. On sait que le mercato d'hiver n'est pas une période facile pour trouver de bons joueurs. Bien entendu, il manque un milieu droit dans cet effectif, mais je pense qu'il y a peut-être une solution avec le Brésilien Céará comme milieu droit et Mendy en défense.

Avec les départs de Frau et Gallardo, l'effectif a diminué, mais à un moment donné il faut faire confiance aux jeunes. Paul les a fait jouer en début de saison. C'était peut-être prématuré de les titulariser durablement mais ils ont su prouver qu'ils étaient là et que l'on pouvait compter sur eux. Pour moi, le groupe est suffisamment étoffé pour terminer la saison. Les jeunes sont là pour pallier d'éventuels forfaits.

Le PSG est en forme actuellement, il y a une bonne dynamique, le groupe vit mieux et semble plus à l'aise au Parc. C'est très important pour les joueurs mais aussi pour les supporters. Mais la situation est toujours fragile, tout peut basculer rapidement dans un sens comme dans l'autre, d'autant qu'à l'extérieur l'équipe semble plus en difficulté. Mais je ne pense pas que l'on puisse dire que le rapport va s'inverser, que le PSG n'arrivera plus à gagner hors de ses terres. Il est vrai que le calendrier à l'extérieur sera difficile en cette deuxième partie de saison. Il y a des matches de haut niveau à venir à Marseille ou à Lyon, mais ce sont des rencontres dans lesquelles le PSG a tout à gagner.

Après, il y a encore les coupes. Je pense que le PSG peut espérer jouer la Coupe d'Europe l'an prochain via une coupe nationale. Personne n'y aurait pensé il y a deux mois et demi. C'est la preuve qu'il y a du mieux dans cette équipe. Des joueurs se sont révélés aussi durant ce mois de janvier, je pense à Diané qui a failli partir et qui prouve aujourd'hui toute sa valeur. C'est quelqu'un qui a beaucoup de talent, qui est jeune et qui va vite. Je pense qu'il a encore une grosse marge de progression. Mais il faut du temps pour qu'il s'impose et qu'il enchaîne les performances à son meilleur niveau de façon systématique.

Pour l'heure, l'équipe engrange de bons résultats, c'est le plus important. Il reste des points à prendre dans l'optique du maintien. Il faut se concentrer et remonter doucement au classement, car le PSG ne peut pas finir aussi bas que la saison dernière ou qu'en première partie de saison. En tout cas, la remontée est amorcée.

Jean -Marc Pilorget

 

10 Janvier 2008 : "Aulas est un fin stratège"

Tout fraîchement nommé entraîneur de Romorantin, Jean-Marc Pilorget revient sur les affaires Gouffran et Fred ainsi que sur l'entame de saison d'un PSG déterminé à rompre avec ses mauvaises habitudes à domicile.

"Gouffran avait donné son accord verbal aux dirigeants parisiens. Il s'est finalement rétracté. Mais honnêtement, si le gamin ne se sentait pas capable de venir à Paris dans ce contexte et qu'en plus il était en train de vivre une belle aventure avec son club, alors on peut le comprendre. Beaucoup de joueurs issus de clubs de province ont déçu au PSG. Beaucoup n'ont pas eu la capacité mentale pour s'imposer. Alors, pour une fois qu'un garçon anticipe ces difficultés et préfère refuser simplement et fermement, je pense que l'on ne peut rien lui reprocher. Bien entendu, si le PSG avait été dans une position différente, sa décision n'aurait pas été la même. Mais après tout, sa venue peut toujours être envisagée en fin de saison. Maintenant, je ne suis pas certain que le PSG sera dans le même état d'esprit.

On parle aussi de Fred. Je pense que ce serait une bonne acquisition pour le club, en admettant qu'il retrouve son niveau. Car il est certain que Fred est un bon joueur qui ne peut apporter que de bonnes choses au PSG. Mais cette volonté d'Aulas de vouloir à tout prix le vendre au PSG me paraît surprenante. Ce n'est pas dans ses habitudes de faire des cadeaux… Maintenant, je ne suis pas proche de l'affaire, je ne sais pas ce qui se trame, mais il ne faut pas perdre de vue qu'Aulas est un fin stratège.

Le PSG n'a pas encore recruté. Il se peut qu'il y ait des blocages, pas nécessairement d'ordre économique d'ailleurs. Mais il ne faut pas recruter pour recruter. Il y a suffisamment d'exemples dans l'histoire du club pour affirmer qu'une recrue doit être étudiée en fonction du contexte. Il faut véritablement prendre le temps de réfléchir à la recrue idéale qui va apporter un plus à l'équipe. De toute façon, il y a toujours les jeunes derrière. Mais si les dirigeants ont pris la décision de vendre certains joueurs - je pense à Frau (parti à Lille) ou à Gallardo -, c'est qu'il va y avoir des arrivées. Je ne vois pas d'autre façon de procéder. Frau n'était pas dans une situation mentale idéale pour continuer à Paris. Il va retrouver des sensations et son niveau à Lille, j'en suis persuadé.

Concernant l'animosité du public provincial envers le PSG, notamment à Epinal, ce n'est pas nouveau. Honnêtement, c'était déjà le cas à mon époque. On ne se faisait pas applaudir à l'extérieur. Parce que c'est Paris, c'est la capitale, nous sommes les Parisiens, c'est toujours pareil. J'ai entraîné le Paris FC et c'était la même chose, nous étions accueillis de la même façon, pourtant ce n'était pas le même niveau.

L'équipe a bien débuté cette année 2008, aussi bien qu'elle avait terminé 2007. Il y a un match important dimanche au Parc contre Lens. S'il y a victoire, alors le PSG aura véritablement lancé sa saison. Maintenant, on ne peut pas dire que Lens, dans sa situation actuelle, avec le retour de Daniel Leclercq, soit l'adversaire idéal pour se relancer. Mais à l'inverse, on peut affirmer la même chose pour Lens, qui en jouant le PSG ne trouve pas l'adversaire idéal pour se relancer. Pour cela, je pense que ce match est un match piège des deux côtés. C'est véritablement un affrontement où il faudra être hyper concentré dès l'entame de la partie, où il faudra être déterminé et jouer sans peur. Car cette rencontre changera beaucoup de choses, dans un sens comme dans l'autre."

Jean -Marc Pilorget

 

10 Décembre 2007 : "Le déclic viendra au Parc"

Après cette belle victoire à Auxerre, Jean-Marc Pilorget se montre un poil plus optimiste, tout en veillant à ce que l'équipe confirme rapidement le léger mieux entrevu. La situation tendue entre les supporters et les joueurs, le retour de Marcelo Gallardo ou les perspectives pour le mercato, il commente la vie du club avec recul et précision.

"C'est toujours plus facile de parler après une victoire. Mon discours est naturellement plus optimiste que la dernière fois. Le PSG a gagné à l'extérieur, ce n'est pas la première fois, c'est la preuve que nous avons une équipe meilleure loin de ses terres, qui sait jouer d'une certaine façon, en contre. Cette victoire intervient après une semaine un peu difficile pour les joueurs, je pense qu'elle fait du bien, il y a un léger mieux dans l'envie, mais on ne peut pas encore parler de déclic. Pour moi, le déclic viendra par une victoire au Parc et l'enchaînement de deux victoires. Alors seulement nous pourrons envisager un quelconque mieux. Voilà pourquoi une défaite samedi remettra les compteurs à zéro. Toulouse est une équipe elle aussi en difficulté, je pense que c'est le moment idéal pour confirmer. Mais nous ne sommes toujours pas sortis de l'auberge. Ce championnat est très serré, très homogène. On peut voir qu'avec une série de deux, trois victoires une équipe retrouve la première partie de tableau. Mais globalement, je pense que l'on peut être plus optimiste que la semaine dernière. En tout cas, moi, je le suis, c'est un bon début.

Je ne sais pas si c'est la bonne solution de s'en prendre à Jérôme Rothen. Il fait partie des meilleurs joueurs de l'équipe, ou du moins des moins critiquables. A mon avis, il joue selon la valeur de l'équipe. Je suis persuadé qu'il serait meilleur encore si le groupe était plus fort. On peut comprendre sa réaction, il donne tout pour Paris, décide de rester cet été malgré un intérêt de Lyon et se retrouve pris pour cible par des supporters. Il y a une chose primordiale dans la vie, c'est le respect. D'un côté ou de l'autre, il doit y avoir du respect. Je sais que les supporters font beaucoup d'efforts, notamment financiers, pour suivre le PSG. Leur colère est compréhensible. Je remarque que le PSG a un public en or qui a connu des moments difficiles ces dernières saisons mais qui est toujours présent. On peut comprendre leur ras-le-bol général, l'envie de voir un autre état d'esprit de la part des joueurs, de voir l'équipe gagner. C'est compréhensible. Mais ce que je regrette par-dessus tout, c'est l'agressivité de certains. La violence n'a plus sa place dans le foot aujourd'hui. Malheureusement, elle est palpable en ce moment autour du PSG. Vous savez, à Paris, les joueurs connaissent déjà l'agressivité lors des matches à l'extérieur, lorsqu'ils se retrouvent dans un stade hostile. Ils sont habitués. Alors si maintenant, ce sont leurs propres supporters qui se montrent agressifs vis-à-vis d'eux, cela devient très compliqué. Je pense que la grève, le fait de se taire et de ne plus encourager l'équipe pourra avoir des répercussions bien plus importantes et plus symboliques sur les joueurs que la violence. Je préfère voir un public muet que violent.


" Gallardo a su fermer sa gueule, s'accrocher et répondre présent. J'aime ce genre de joueurs."



Concernant le retour de Marcelo Gallardo, je ne pense pas qu'il tienne du hasard. Paul a besoin de tout le monde. Le PSG, ce n'est pas seulement onze joueurs, mais un groupe d'une vingtaine d'hommes. Il se sert de certains à un moment donné au détriment des autres. Aujourd'hui, si Gallardo est dans le groupe, c'est qu'il est probablement plus performant que d'autres. Personnellement, j'aime ce genre de joueur, comme Yepes. Ce sont de vrais professionnels. Ils sont sortis de l'équipe, ils ferment leur gueule, s'accrochent et répondent présent le moment venu. Ce n'est pas le genre de joueur à pleurer et à vouloir partir après deux matches sur le banc.

Au mercato, il risque d'y avoir de nombreux départs, en fonction de quoi on peut s'attendre à plusieurs arrivées. Je pense que devant, il manque quelqu'un, ça me paraît évident. Après, j'ai l'impression que le côté droit est léger, notamment en défense. Je ne vais pas condamner le Brésilien Ceará sur son erreur contre Caen, mais je pense qu'il a plutôt le profil d'un milieu. A mon sens, un latéral droit ne serait pas de trop. Enfin, je pense qu'on a aussi besoin d'un milieu de terrain relayeur, un joueur par ligne, en somme. Mais il faut faire attention à ne pas recruter pour recruter et veiller à cibler des profils particuliers et précis. Et c'est ça qui risque d'être difficile".


Jean-Marc Pilorget

 

29 Novembre 2007 : "La situation est dangereuse"

Cette semaine, Jean-Marc Pilorget nous fait part de ses inquiétudes concernant la situation du club, qui flirte dangereusement avec la relégation. L'avenir de Paul Le Guen, le match capital samedi contre Caen ou la situation de Mickaël Landreau en équipe de France : il revient sur cette semaine mouvementée.

Le club retrouve la zone rouge et semble malheureusement s'inscrire dans la continuité par rapport la saison dernière. Pas mal de clubs ont connu ce genre de situation "limite-limite" pendant plusieurs saisons, et à chaque fois ça s'est mal terminé pour eux. Donc oui, cette situation est dangereuse pour le PSG. Aujourd'hui, on peut être inquiet car on a l'impression que les joueurs veulent se donner confiance en parlant dans la presse de façon optimiste, en disant qu'il n'y a rien de grave et que tout va finir par s'arranger. Mais avant de tirer des conclusions, je pense que se profile un match capital samedi contre Caen. C'est déjà un gros tournant dans la saison. En cas de victoire, le groupe pourrait se donner un peu d'air, mais en cas de non-victoire, de gros doutes vont apparaître pour les joueurs, et j'ai bien peur que la situation parte un peu dans tous les sens. Mais le discours que je tiens aujourd'hui peut être différent samedi après ce match couperet. Je pense qu'après Caen, ce sera plus facile de parler et d'envisager la fin de saison, même si le championnat reste très serré et que tout est encore possible. Une victoire peut redresser la barre et regonfler le moral. C'est tout ce que je souhaite en tout cas. Mais Caen est une équipe actuellement en forme, qui est très bonne en contre et qui viendra à Paris sans pression. Il y a hélas, là, tous les ingrédients pour gêner ce PSG.

J'ai vu le match à Nice dimanche, et malgré la défaite, je n'ai pas vu un mauvais match de la part du PSG. Mais il n'y a pas eu de points pris, c'est ça c'est qu'il faut retenir. Parfois, il suffit de pas grand-chose pour tout faire basculer. Concernant l'arbitrage, si on regarde bien, les clubs de bas de tableau se disent toujours plus lésés par l'arbitrage que ceux qui jouent le titre. Dans tous les championnats, c'est la même chose. Tous les clubs vont, à un moment ou à un autre, subir des erreurs, ça fait partie du jeu. La différence, c'est que pour l'équipe qui joue en haut de tableau, cette erreur sera vite compensée, alors que pour l'équipe en difficulté, elle peut avoir des conséquences importantes et faire de grosses vagues comme ce fut le cas après ce Nice - PSG. Un petit grain de sable peut tout remettre en cause. J'ai lu aussi que Jérôme Rothen envisageait de quitter le club si la situation ne s'améliorait pas. Je ne sais pas s'il a vraiment tenu ces propos, mais si c'est le cas, c'est très maladroit de sa part, et très surprenant par rapport au discours qu'il tenait depuis le début de saison. Disons que l'équipe n'avait pas besoin de ça en ce moment.

Aujourd'hui, est-ce que l'entraîneur est responsable ? Personnellement, je ne pense pas, mais chacun sait que si la situation venait à s'éterniser, il serait plus simple pour la direction de le faire sauter. Je suis bien placé pour le savoir, ça m'est arrivé à moi aussi, c'est vraiment délicat. Pour l'instant, il semble y avoir une confiance entre les deux parties, c'est du moins l'image qu'on a de l'extérieur.

Concernant le débat qu'il y a pu avoir la semaine dernière sur la place de Mickaël Landreau à la prochaine Coupe du Monde, je pense que tout va dépendre de sa fin de saison à Paris. S'il permet au club d'amorcer le sauvetage, car on parle malheureusement aujourd'hui de sauvetage, s'il redresse la situation, alors il sera dans le groupe cet été. Par contre, sil n'y parvient pas et que le PSG reste dans sa situation actuelle, je pense que ce sera plus difficile pour lui, surtout par rapport aux jeunes gardiens qui poussent derrière. Je pense à Lloris ou Mandanda. Mais il faut aussi attendre de voir si Gregory Coupet va revenir à son meilleur niveau. En tout cas, il semble déterminé. Cette Coupe d'Europe sera sa seule compétition internationale comme titulaire. Autant vous dire qu'il ne va rien lâcher. Maintenant, remettre en cause Landreau me paraît prématuré. Il faut aussi se poser la question de savoir s'il était dans une disposition morale optimale lors de cet intérim en équipe de France. On dit souvent que l'équipe de France permet de se ressourcer lorsque la situation en club est délicate. A Paris, il a fait de bons matches dans une équipe qui n'arrive pas à gagner, c'est difficile pour lui."

Jean-Marc Pilorget

 

8 Novembre 2007 : "Paul a reboosté le groupe"

Cette semaine, Jean-Marc Pilorget revient sur le regain de forme d'une équipe désormais partagée entre jeunes joueurs prometteurs et "cadres" expérimentés pour le plus grand bien du groupe.

"La concurrence instaurée par Paul Le Guen porte aujourd'hui ses fruits. Je pense que c'était voulu dès le départ, que c'est une stratégie non pas à court terme mais à moyen terme et qui ne tient pas du hasard. Comme je l'avais dit la dernière fois, Paul a une idée derrière la tête. Laquelle ? Je ne peux pas y répondre. Seuls Paul et ses adjoints savent de quoi l'avenir sera fait. Ses choix tactiques lui appartiennent, il est au contact des joueurs tous les jours mais on peut dire aujourd'hui qu'il a su prendre ses responsabilités. C'est un homme qui a une ligne de conduite et qui sait où il va, peu importe ce qui se dit autour. Paul sait précisément ce qu'il veut faire, même si lorsque l'on est entraîneur on ne peut pas tout prévoir. Il y a toujours des petits tracas. S'il a un peu hésité entre plusieurs schémas tactiques, on se rend compte aujourd'hui qu'il dispose de plusieurs alternatives. Le constat est simple, il y a un système de jeu avec Pauleta et un système de jeu sans Pauleta. L'équipe joue différemment selon qu'il soit titulaire ou non.

Mais aujourd'hui, on constate que Paul a su redynamiser, rebooster un groupe qui était en perdition. Les gars retrouvent une certaine forme et une nouvelle force mentale. Les cadres ont eu une bonne réaction, ils ont su relever la tête. Ils ont montré, à l'image de Pauleta, qu'ils sont de bons professionnels, des joueurs expérimentés sur qui on peut compter. Mais seuls les résultats pourront venir confirmer cette entrevue positive. Et ce regain de forme passe par une victoire contre Nancy dès samedi. Alors oui, bien sûr, on pourra encore nous parler de « syndrome du Parc » en cas de défaite, mais il faut surtout préciser que Nancy est une équipe actuellement impressionnante qui montre un football intéressant et difficile à déjouer. Il va falloir être très fort, jouer sans calcul, sans peur, contre un adversaire de qualité qui ne se posera pas de questions et qui jouera décomplexé.

La situation des joueurs actuellement écartés du groupe n'a rien d'alarmant à mon avis. Bourillon est actuellement mis de côté comme l'ont été Yepes et Pauleta avant lui. Je pense que Paul le relancera plus tard et qu'il reviendra plus fort. Pour Frau, la situation est différente. Il est attaquant et manque actuellement de confiance. On peut le voir avec Cissé à l'OM, ce n'est jamais simple pour un attaquant de manquer de réussite, alors en plus si le public se met à siffler, la situation devient ingérable.

Mais encore une fois, je pense qu'il faut attendre avant de juger cette équipe, que c'est encore trop tôt. Je sais bien que ça fait X années qu'on nous dit que le club est en reconstruction, mais tout ne peut pas se faire d'un coup de baguette magique comme dans les livres. Pour moi, on pourra réellement se faire une idée du potentiel de ce groupe seulement à la trêve. Un premier bilan qui interviendra avant l'ouverture du mercato. Car je pense que dans la tête de Paul il y a ce mercato d'hiver en ligne de mire. Un mercato durant lequel il va procéder à quelques ajustements à mon avis."

Jean-Marc Pilorget

 

23 Octobre 2007 : "Paul a ses raisons"

Cette semaine, Jean-Marc Pilorget revient sur la décision de Paul Le Guen de faire davantage confiance aux jeunes pousses. Il nous livre son analyse sans langue de bois.

"Je n'ai pas pour habitude de commenter les choix tactiques des entraîneurs. Si Paul a titularisé cinq jeunes à Valenciennes, c'est qu'il a ses raisons, et je comprends qu'il ne veuille pas forcément les expliquer. Je me mets à sa place, il est au quotidien avec les joueurs, il voit des choses que nous ne voyons pas, nous, spectateurs.

Après, c'est aussi peut-être pour dynamiser, pour secouer le groupe avant le match capital contre Lyon au Parc. Cela peut paraître logique comme raisonnement. Des gens disent que Paul a pris de gros risques. Sincèrement, je ne pense pas. Les garçons titularisés samedi sont tous en équipe de France de leur catégorie, ils ont donc une certaine valeur, ils ne sont pas là par hasard. Il s'est appuyé au départ sur des garçons supposés plus expérimentés mais cela n'a pas payé. L'équipe est aujourd'hui 14ème avec des joueurs confirmés, donc je ne pense pas que ce soit si honteux que cela d'en faire jouer d'autres. Ce n'est pas un manque d'ambition. Si le groupe ne fonctionne pas aussi bien que prévu, alors l'entraîneur prend ses responsabilités. Mais je pense que Paul a une idée derrière la tête, qu'il prépare une équipe pour les années futures. Maintenant, est-ce qu'il va reconduire la même équipe contre Lyon ? Je crois savoir que deux des jeunes titularisés samedi sont appelés en équipe de France - 19 ans.

Personnellement, je ne pourrais pas critiquer ces choix car j'ai connu la même situation étant jeune. Mon premier match au PSG s'est déroulé à peu près dans la même situation. Nous étions 4 jeunes joueurs avec Thierry Morin , Lionel Justier et François Brisson à avoir intégré l'équipe première. C'était tout bénef' pour moi qui n'avais que 17 ans à l'époque. La situation actuelle n'est donc pas inédite dans l'histoire du club. Et puis, après tout, il y a 5 jeunes qui ont joué ensemble le temps d'un match, il n'y a rien de dramatique à cela. Je les ai vus au tournoi à Londres en début de saison, et ils étaient très prometteurs, surtout contre Valence, un bon adversaire. Je ne suis pas choqué. Je le serais s'il n'y avait pas de réaction d'orgueil de la part des joueurs confirmés après cette décision. Il devrait y avoir des effets positifs, du moins à court terme. Car là, s'ils reviennent dans le 11, ils ne pourront plus se cacher derrière de fausses excuses. Les faits seront là et on saura qu'une concurrence réelle existe pour eux.

Aujourd'hui, il y a deux cas de figure. Ou on prépare une équipe pour le futur en risquant de passer une saison difficile, ou alors, on ne pense qu'à l'aspect financier en faisant jouer des jeunes pour qu'ils acquièrent une valeur marchande afin de mieux les vendre. Après, il faut savoir quelle est la politique du club, mais je pense qu'elle tient debout. Je suis confiant quand je vois la mentalité de ces jeunes-là, je ne fais qu'observer, que lire des déclarations, mais je sens qu'ils aiment ce maillot et qu'ils ont un réel projet pour ce club. Par contre, je suis un peu plus inquiet pour les autres grands joueurs confirmés. Sont-ils prêts à réaliser une grande saison ? Nous allons vite le savoir."

Jean-Marc Pilorget

 

11 Octobre 2007 : "Borelli aimait la vie"

Pour cette première chronique, Jean-Marc Pilorget rend hommage à Francis Borelli, un homme de coeur avec lequel il entretenait d'étroites relations.

"C'est avant toute chose un homme remarquable, d'une grande bonté, d'une grande gaieté, ç'a été pour moi un très bon président, très humain, qui a véritablement aimé son club et ses joueurs, mais tous ses joueurs, sans exception. Lorsqu'il faisait venir quelqu'un, il cherchait d'abord à connaître l'homme avant de connaître le footballeur. C'est une relation qui a totalement disparu dans le football d'aujourd'hui. J'ai beaucoup de respect pour ce qu'il a fait pour le Paris Saint- Germain .

Je pense aussi qu'il a été beaucoup touché par tout ce qui a pu se passer au PSG ces dernières années, par toute cette instabilité, par tous ces présidents qui défilent les uns derrière les autres. Francis a aussi beaucoup souffert à l'arrivée de Canal + lorsqu'il fut obligé de partir, de quitter son club de coeur. Sous Canal +, les hommes ont défilé à la tête du club. Qui disait changement de président induisait un changement d'entraîneur juste derrière ou quelques mois plus tard. Aujourd'hui, avec Alain Cayzac, j'ai l'intime conviction que le club peut retrouver cette stabilité. Mais cela passera avant tout par les résultats. C'est vrai qu'à son époque, Monsieur Borelli n'évoluait pas dans le même contexte, c'était totalement différent. Est-ce que Francis aurait pu réussir dans la conjoncture actuelle ? Je ne sais pas, personne ne peut le savoir, il faut vivre avec son époque, comme on dit.

C'est vrai que j'avais un rapport particulier avec lui, plus fort que le simple rapport président – joueur. Celui qui avait le rapport le plus étroit avec Francis, c'était incontestablement Luis (Fernandez), mais derrière, je pense avoir été le plus proche de lui. Il m'a beaucoup aimé et je l'ai moi-même beaucoup aimé. Il a toujours été là pour moi. Par exemple, à l'époque de mon accident de voiture en 1983, il devait partir au Brésil en vacances. Mais lorsqu'il a appris mon accident, il a tout annulé. J'étais à 800 kilomètres de Paris, il a fait en sorte de me rapatrier. J'ai passé 18 mois sans jouer au football, c'est très long dans une carrière, mais il a toujours été présent, il ne m'a jamais lâché. Je me souviens d'une anecdote. Au bout d'un an sans jouer il est venu me voir en me disant « Jean-Marc, je vais recruter un défenseur central. » Il souhaitait me remplacer, surtout que le diagnostic des médecins était très pessimiste : ils m'avaient dit que si je parvenais à remarcher, ce serait déjà bien. Il est donc venu me voir pour m'annoncer sa décision. Je me souviens, nous étions seulement tous les deux, et je l'ai regardé droit dans les yeux en lui disant : « Mais pour quoi faire ? Tu vas payer un joueur pour rien car il ne jouera pas. » Il m'a dit « pourquoi ? » en ne comprenant pas vraiment. Je lui ai répondu : « Mais parce que je vais revenir… » Il n'a finalement pas recruté de nouveau défenseur, je suis revenu, et j'ai rejoué en première division. Mais, comme on le disait avec Luis la semaine dernière, on pourra toujours se rappeler de bons moments, d'anecdotes, parce que des bons moments avec lui, il y en a des tonnes. Que de bons souvenirs, de rigolade, car Francis Borelli, c'était aussi un homme qui aimait la vie et qui aimait rire."

Jean-Marc Pilorget