Paris SG - AS Saint-Etienne (2-2)

Samedi 15 mai 1982

Finale de la Coupe de France

"La première c'est la plus belle"

 

1982. Presque 10 ans après sa montée en première division, le Paris Saint Germain s'apprête à jouer sa première finale de Coupe de France, chez lui, au Parc des Princes. L'adversaire n'est pas des moindres. L'AS Saint-Etienne de Michel Platini (qui dispute là son dernier match sous le maillot Vert). Une rencontre qui suscite les passions. Près de 150 000 demandes ont été reçues par le club mais seulement 46 160 personnes ont pu assister à ce match de gala

Puisqu'on ne change pas une équipe qui gagne, l'entraîneur Georges Peyroche confirme logiquement le même 11 qui était allé l'emporter en demi-finale contre Tours.

Conscients qu'ils peuvent entrer dans la légende, les joueurs de la Capitale entament la rencontre pied au plancher, et il faudra un bon Castaneda pour stopper la frappe de Rocheteau à la 6ème minute.

19ème minute, Ivika Surjak frappe et marque un coup franc. Le Parc exulte mais la joie sera de courte durée. Monsieur Vautrot refuse logiquement le but car le ballon n'a été touché par aucun joueur alors qu'il s'agissait d'un coup franc indirect.

Les deux équipes rejoignent les vestiaires après 45 premières minutes d'une rare intensité. Les occasions se sont faites rares tant le niveau tactique du match est élevé.

Au retour des vestiaires, les hommes de Peyroche poursuivent leurs offensives et seront logiquement récompensées à la 58ème minute lorsque Toko marque d'une reprise de volée aux 6 mètres au second poteau après un centre en retrait de Surjak.

Cueillis à froid, les verts ne comptent pas en rester là et égalisent à la 76ème minute par le jeune mais déjà talentueux Michel Platini. Le chouchou des français reprend un bon ballon des 6 mètres au second poteau après un long centre aérien de Zanon dévié par Nogues.

Quinze minutes plus tard, Michel Vautrot siffle la fin du temps réglementaire. Il faudra aller aux prolongations pour trouver un vainqueur.

A la 99ème minute des prolongations, Platini double la marque en évitant les retours successifs de Pilorget, Bathenay et Lemoult. Les parisiens sont atterrés par ce coup de poignard mais comptent bien jeter leurs dernières forces dans la bataille.

Les verts se dirigent vers une nouvelle victoire en Coupe de France lorsqu'à la 120ème minute des prolongations, à quelques secondes du coup de sifflet final, Rocheteau reprend un centre de Surjak qui fait mouche.

Le Parc exulte, les supporters libèrent leur joie et envahissent le terrain. Même le charismatique président parisien Francis Borelli entame une course folle vers le terrain et y embrasse la pelouse. Une image qui fera le tour du monde. Dans tout le stade, des scènes de joie et d'allégresse vont interrompre le match. Le président parisien déclarera après le match : "Le but de Rocheteau, c'est le moment le plus intense de ma vie. Je n'y croyais plus. C'était cuit, pour plaisanter, je disais aux gens à côté de moi : 'on ne peut pas ne pas égaliser !'. Et puis Rocheteau a marqué... C'était la délivrance ! L'explosion de joie ! Impensable... Alors, j'ai embrassé la pelouse, cette terre bénie du Parc, pour remercier le ciel... comme les Musulmans que je voyais en Tunisie, qui embrassaient la terre pour remercier leur Dieu."

Avec ce but au combien précieux, les parisiens décrochent in extremis la séance des tirs aux buts et prolongent un peu plus le suspens.

Après trente minutes d'interruption, les choses rentrent dans l'ordre et les joueurs peuvent enfin se disputer la victoire aux tirs aux buts. Comme en demi-finale Dominique Baratelli va s'employer (il avait arrêté 4 des 5 tentatives tourangeonnes). Le portier parisien stoppe la tentative de Lopez avant que Jean-Marc Pilorget transforme son tir et libère le Parc.

Le capitaine Dominique Bathenay peut soulever la coupe. Le Paris Saint Germain ouvre son palmarès par une soirée déjà légendaire.

La dernière victoire d'une équipe parisienne en coupe de France remontait au 8 mai 1949 (Racing-Lille : 5-2). Le PSG devient le 24ème club français qualifié pour une coupe européenne. Deux jours plus tard, le PSG est sur les Champs-Elysées. Le cortège, parti de Saint-Germain-en-Laye est accueilli par 5 000 supporters

Le parcours 1981-1982 :


Trente-deuxièmes de finale :
PSG-Nîmes (D2) : 1-1 ap (4 tab à 3)

Seizièmes de finale :
Aller : Noeux-les-Mines (D2)-PSG : 0-1
Retour : PSG-Noeux-les-Mines : 2-0

Huitièmes de finale :
Aller : Marseille (D2)-PSG : 0-1
Retour : PSG-Marseille : 3-1

Quarts de finale :
Aller : PSG-Bordeaux (D1) : 2-0
Retour : Bordeaux-PSG : 2-1 ap

Demi-finales :
PSG-Tours (D1) : 0-0 ap (2 tab à 1)

 

Le Match :

PSG - Saint-Etienne 2-2 (1-0) 6 tab à 5. Buts : Toko (58ème), Rocheteau (120ème) pour le PSG. Platini (76ème et 99ème) pour Saint-Etienne

Paris SG : BARATELLI Dominique, FERNANDEZ Luis , COL Philippe (RENAUT Eric à la 118è) PILORGET Jean Marc, BATHENAY Dominique, LEMOULT Jean Claude, Nambatingue Tokomon "TOKO", Sarr BOUBACAR, ROCHETEAU Dominique, SURJAK Ivan, DAHLEB Mustapha (N'GOM Michel à la 84è)

AS Saint-Etienne : CASTANEDA Jean, BATTISTON Patrick, LESTAGE Patrice, GARDON Bernard (NOGUES Raoul à la 67è), LOPEZ Christian, ZANON Jean Louis, PAGANELLI Laurent puis (ROUSSEY Laurent à la 67è), JANVION Gérard PLATINI Michel, LARIOS Jean François, REP Johnny

Arbitre : VAUTROT Michel

46160 spectateurs

Les tirs au but

PSG

Saint-Etienne