Paris SG - Rapid de Vienne (1-0)

8 Mai 1996

Finale de la Coupe d'Europe des Vainqueurs de Coupes 1996

"Le jour de gloire est arrivé !"

 

Après un parcours sans faute et les qualifications contre Molde, Celtic Glasgow, Parme et La Corogne, le PSG joue la première finale européenne de son histoire contre les autrichiens du Rapid de Vienne au Stade du Roi Baudoin de Bruxelles. Le public parisien est venu en nombre. Près de 15 000 supporters ont fait le déplacement.

Le club parisien sort d'une saison difficile en championnat. Champion d'Automne, le PSG s'est alors fait rattrapé par l'AJ Auxerre alors qu'il comptait 10 points d'avance !

Le PSG part largement favori contre le surprenant club autrichien et ses stars naissantes comme Karsten Jancker ou confirmées comme Trifon Ivanov. L'ancien coach parisien Arthur Jorge alors présent en tribunes résume d'une formule son sentiment : « Sur vingt matches, le PSG sort gagnant, mais sur une rencontre, surtout celle-là, tout peut arriver. »

Pour préparer cette rencontre, Michel Denisot a l'idée d'engager Yannick Noah comme "préparateur mental". L'ancien tennisman aura eu de nombreuses vertus sur le groupe, l'aidant à relativiser l'événement et lui inculquant sa célèbre "gagne" lors du stage de préparation de cette finale à Handaye.


En entrant sur la pelouse, les joueurs parisiens semblent tendus. Patrick Colleter sert les poings à plusieurs reprises pour vérifier que les autres sont dans le même état d'esprit.

Pas de surprise dans le 11 débutant, Guerin, LeGuen, N'Gotty, Raï, Lama, Roche puis Fournier, Loko, Djorkaeff, Bravo et Colleter

11ème minute : Coup dur pour les rouges et bleus. Rai se blesse. On le soigne sur la ligne de touche. Le Brésilien insiste encore un peu mais le remplacement semble inévitable. Luis Fernandez appelle Dely Valdes.

20ème minute, Ouverture d'N'Gotty pour Dely Valdes. Le Panaméen qui vient juste d'entrer dévie de la tête pour Youri Djorkaeff omniprésent dans l'entrejeu. L'international français frappe d'une position excentrée. Son tir flirte avec la transversale de Michael Konsel.

Le PSG assume son rôle de favori. C'est lui qui fait le jeu, forçant les autrichiens à procéder par contres.

29ème minute, Coup franc indirect pour le Paris Saint Germain à plus de 35 mètres. Youri Djorkaeff décale Bruno N'Gotty qui d'un missile légèrement dévié par un défenseur autrichien trouve les filets de Konsel. (1-0)

Les joueurs parisiens profitent de ce coup de massue sur les têtes autrichiennes pour tenter d'aggraver le score. Une tête de Bravo (35e) puis une combinaison Loko-Dely Valdes (41e) viendront menacer Konsel qui en sortira à chaque fois vainqueur.

Le Rapid semble complètement assommé par la nette domination parisienne. Décalage dans le jeu mais aussi dans les tribunes où la voix des supporters du Rapid Vienne s'étouffe progressivement alors que celle du virage d'en face n'en finit plus d'enfler.

Les parisiens sont alors sur la voie du succès et manquent quelques occasions de tuer le match.

Mais les attaquant parisiens se montrent à l'image de leur fin de saison, imprécis. Djorkaeff puis Dely Valdes manquent de belles opportunités d'aggraver la marque aux 50, 59 et 61èmes minutes.

64ème minute : Le PSG est à deux doigts de regretter ses occasions manquées. Andreas, d'une tête oblique contraint Bernard Lama à la parade.

Peur de gagner, peur de perdre? Toujours est il que le PSG semble paralysé en cette fin de match. Les autrichiens en profitent pour mettre la pression sur la défense francilienne.

Comme pour casser un rythme qui va finir par jouer en sa défaveur, Luis Fernandez fait entrer Francis Llacer

A quatre minutes de la fin, Vincent Guérin manque d'un rien le deuxième but. Qu'importe, le PSG, avec un seul but, comme l'OM il y a trois ans, remporte la Coupe d'Europe.

Le PSG est le second club français à remporter une Coupe d'Europe et le plus jeune club de l'histoire à entrer dans un palmarès européen.

« On peut être champion de France tous les ans, mais là ça ne se joue pas au même étage.. C'est l'objectif suprême de tout club de football. » Michel Denisot

Les joueurs parisiens célèbrent leur victoire avec les supporters sur les Champs Elysées. C'est probablement à ce jour le meilleur souvenir de l'histoire du club.

Luis Fernandez est le premier entraîneur français à gagner une Coupe d'Europe.

Le lendemain les joueurs sont reçus par le président Jacques Chirac à l'Elysée puis descendent les Champs-Elysées devant près de 50 000 personnes.

Paris SG : Lama - Roche, Le Guen, N'Gotty - Fournier (Llacer 77), Colleter, Bravo, Guérin, Raï (Dély Valdés 11) - Djorkaeff, Loko
Rapid de Vienne: Konsel - Schöttel, Ivanov, Hatz, Heraf - Kühbauer, Stöger, Guggi, Marasek - Stumpf (Barisic 60), Jancker
Buts : N'Gotty 29
Arbitre : M.Pairetto (Italie)
Affluence: 37 500 spectateurs
Avertissements : Fournier (55è) et N'Gotty (71è) pour le PSG ; Jancker (34è), Schöttel (37è), Hatz (54è), Heraf (65è) et Stöger (84è) pour le Rapid